Samedi 8 janvier, Core in Fronte a soutenu publiquement Rémi Casta, jeune agriculteur de Santu Petru di Tenda, face à « une volonté de dépossession » de la part d’Ivan Popoff, oléiculteur installé sur la commune depuis les années 1970. Le contentieux concerne un terrain agricole et une partie du couvent San Ghjisè, dont une église romane. La conférence de presse organisée par Core in fronte à Santu Petru di Tenda fustigeait également la « non-intégration » de la famille Popoff et les multiples conflits qui l’opposent aux agriculteurs de la région.
Un terrain agricole de deux hectares au lieu-dit « Valle di Paulu », loué par Ivan Popoff à la famille Casta est au centre du contentieux : « Un bail avait été établi en 1992 entre les Casta et les Popoff pour y greffer des oliviers, bail renouvelable selon le principe des 3-6-9. » Rémi Casta, souhaitant récupérer les terrains pour les mettre en valeur, s’est vu opposer un refus catégorique. Selon le porte-parole de Core in Fronte, « le prétexte avancé était que le terrain de Valle di Paulu n’était pas de nature à remettre en cause l’exploitation de Rémi Casta. » Une importante partie du couvent San Ghjisè est également l’objet du litige. Bâtiment historique dont une partie est classée, il est aujourd’hui propriété de l’oléiculteur. Or, certaines parties du couvent sont revendiquées par la famille Casta qui ne peut plus y accéder depuis la mise en place d’un portail cadenassé : « La famille Casta est propriétaire de la parcelle H 118 constituée d’une partie du jardin du couvent, de la salle du chapitre et de la chapelle funéraire Piana, indique Battì Lucciardi, porte-parole de Core in fronte et adjoint au maire. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus accéder à ces trois biens car le jardin est fermé, et le tombeau comme la salle capitulaire ne sont accessibles que par l’église romane, pour laquelle M. Popoff refuse de leur remettre les clés. Cela est inacceptable. »
Le conseil municipal s’était saisi de l’affaire en décembre dernier dans le but de « mettre un terme à l’occupation de l’église » et discuter de la régularisation de la situation : « Nous sommes confrontés à une occupation problématique de la chapelle et de la place située juste devant qui sont des biens communaux. La chapelle sert aujourd’hui de hangar agricole et cela n’est pas possible » explique Marc Tomi, maire de la commune. Le maire, ainsi que la famille Casta, appellent à un règlement amiable de ces litiges. « J’ai essayé de régler le problème à l’amiable ; j’ai sollicité plusieurs rendez-vous auprès de M. Popoff. Celui-ci n’a jamais voulu me recevoir », selon Rémi Casta. La famille Popoff dénonce une récupération politique de l’affaire et ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet.
Devant plusieurs dizaines de personnes venues soutenir cette conférence de presse, Core in Fronte s’offusque : « De quel droit M. Popoff est à même de décider si un propriétaire de terrain a besoin ou non de celui-ci ? Nous n’accepterons jamais une quelconque tentative d’accaparemment, via des actes trentenaires, sur des terrains et biens qui ne lui appartiennent pas, qui sont cadastrés et pour lesquels un impôt foncier est payé. »
Femu a Corsica était présent à cette conférence de presse et « porta u so sustegnu à Rémi Casta, ghjovanu agricultore di Santu Petru di Tenda, di pettu à e pràtiche vergugnose d’un abitante di a cumuna chì si vole impatrunisce di e so terre ! Sustenimu dinù a cumuna di Santu Petru di Tenda chi deve fà fronte à ste pràtiche ! »
À suivre. •