I messaghji d’Edmond Simeoni

L’usciu

Le 29 janvier 2018, Edmond Simeoni s’exprimait dans U Nuvellaghju, un site de promotion des pieve de Corse. Une fois de plus, un regard lucide sur la situation politique de la Corse, « le temps ne joue plus contre nous » disait-il. Au lendemain de belles victoires, l’avenir semblait en effet bien ouvert. Et même si quelques jours après ce courrier, le Président de la République devait rester toujours aussi inflexible, cet avenir reste ouvert aujourd’hui. Après ces élections municipales du 28 juin 2020, le nationalisme a démontré qu’il pouvait encore progresser et que sa dynamique, malgré une certaine usure, malgré des dissensions, et même des tensions dans ses rangs, malgré les blocages de Paris, se poursuivait. « Le système claniste est défait », et, avec Edmond nous pouvons dire : « le moment viendra où Paris devra dialoguer pour trouver une issue politique raisonnable, respectueuse des intérêts légitimes des parties ». Extraits.

 

«Le système claniste est défait. Le temps ne joue plus contre nous et nous pouvons prouver que nous sommes efficaces, intègres ; le moment viendra où Paris devra dialoguer pour trouver une issue politique raisonnable, respectueuse des intérêts légitimes des parties.

Par contre, l’heure est à la mobilisation responsable, pacifique et déterminée, sans violence, pour négocier entre l’État et le peuple corse, de l’île et de la diaspora, un dialogue qui englobe tous les aspects de la problématique insulaire, économique, sociale et culturelle. Le développement économique (emploi, vie chère, logement, précarité, santé…) est et reste une priorité. Le remplacement des Arrêtés Miot, un nouveau Plan Exceptionnel d’investissement (PEI) pour le rattrapage historique, s’imposent ; bien entendu les revendications politiques portées par la majorité territoriale et notamment le sésame que constitue la Révision de la Constitution doivent être au centre du débat. Ceux qui pensent que la réussite de la Corse – son émancipation et sa construction – pourrait être l’apanage des seuls Corses nationalistes commettraient une erreur grave. La tâche, immense, longue, nécessite l’implication de la majorité des Corses, de toutes opinions impliquées dans la défense de notre identité collective, de nos intérêts collectifs, avec une règle de base : la démocratie et l’éthique.

Oui, la Corse a progressé de manière majeure au niveau de la prise de conscience du peuple et de l’expression démocratique de sa volonté ; oui, nous sommes adossés à la démocratie et aux règles internationales de droit utilisées en matière de solution des conflits. La raison va prévaloir. Mais nous devons apporter une fois de plus la preuve de notre représentativité populaire – dans l’ile et hors de l’île –, de notre cohésion, de notre sens des responsabilités, de notre volonté du dialogue avec l’État et de trouver une issue démocratique, – équilibrée, juste, mutuellement profitable – à un affrontement trop long et destructeur. Aujourd’hui, doit s’amorcer la création d’un climat de confiance indispensable à la création d’une relation nouvelle entre l’État, la Corse et naturellement, ceci permettra de progresser, de manière apaisée, dans la recherche mutuelle d’une solution politique raisonnable et équitable. »