«Une fois encore, l’État agit en Corse en véritable rouleau compresseur. Il ignore les vertus du dialogue, de la concertation et de la reconnaissance des spécificités territoriales.
La fermeture décidée unilatéralement, de nombreuses perceptions en Corse au nom de la fameuse théorie des regroupements, de la centralisation des moyens et des économies d’échelle est un exemple édifiant de cette vision, centralisée, hiérarchisée de l’organisation de son administration.
L’État continue à ignorer, imperturbablement les pouvoirs politiques et institutionnels locaux, les acteurs de terrain, c’est à dire ceux qui font la vraie vie quotidienne des populations. Il ne tire aucun enseignement de ses échecs précédents patents et retentissants.
Les fermetures annoncées des perceptions, ne prennent en compte aucune réalité ni sociale, ni économique et ignorent superbement les besoins des territoires. La fermeture de la perception de Livia, si elle était mise en œuvre, acterait définitivement la dislocation du rural déjà moribond et lui porterait un coup fatal.
C’est notre vie à l’échelle du village qu’on sacrifie, qu’on détruit, c’est notre tissu social et économique qu’on détricote, qu’on démaille pas à pas.
Le maintien d’emplois est en jeu, et à travers leur démantèlement, c’est la disparition de services éminents, indispensables fournis par cette administration aux collectivités rurales qui plus que tout autre ont besoin de cette assistance et de ces prestations de proximité.
Non, le numérique, le digital, ne peuvent se substituer à cette présence physique de nos perceptions et à la relation directe pour le conseil que la population est en droit d’attendre. C’est une désertification accélérée qui se poursuit très loin des paroles et des promesses de nos gouvernants qui n’ont de cesse de nous rabâcher que la République est partout chez elle sauf, quand c’est elle qui décide de déserter ses territoires.
Les représentants de l’État doivent prendre en compte que le développement de la Corse ne se fera pas qu’au bord de mer. En raison de son histoire multiséculaire et de sa géographie elle aura besoin d’équilibre, d’harmonie pour affronter les défis de ce monde qui se dessine.
Aussi les Comités territoriaux Femu a Corsica du Suttanacciu-Alta Rocca et du Taravu-Sartinesu-Valincu affirment leur totale opposition au projet de fermeture de la perception de Livia. Leurs militants, s’engagent à en faire une lutte hautement symbolique et emblèmatique de leur action. Ils approuvent la demande d’un moratoire de la Communauté des communes de l’Alta Rocca sur la réorganisation des services publics et souhaitent pour cela la mise en place d’une véritable concertation sous l’égide de la Collectivité de Corse et des élus des territoires concernés pour relever ce défi. •