Colloque, 16 octobre à l’espace Diamant à Aiacciu

Pour « une Corse moins pauvre demain »

Le 16 octobre prochain à l’espace Diamant à Aiacciu, se tiendra le colloque de la Coordination inter-associative de Lutte contre l’Exclusion (CLE). Il s’inscrit dans l’ensemble des manifestations liées à la Journée mondiale du Refus de la misère. « Une Corse moins pauvre demain » en est le mot d’ordre. Les volontés et les moyens de sortir de cette précarité grandissante au cœur de nos sociétés existe et sont actionnées, mais de façon trop éparse. Ne faudrait-il pas les regrouper et les coordonner en un grand plan d’action ? Arritti appelle les décideurs à en prendre conscience.

 

 

Rompre le cercle vicieux qui laisse sans réaction tant ses assauts par vagues successives désarment, c’est la difficulté. Il faut l’avoir vécu pour le savoir. Seules les personnes dans ces situations savent. Et d’ailleurs lorsqu’elles en sortent, souvent, elles se mettent au service d’associations qui œuvrent aux côtés des plus nécessiteux. Chômage, logement indigne, santé précaire, solitude… Les malheurs s’enchaînent. Impossible de s’en sortir, dans l’ignorance le plus souvent des aides qui existent, dans l’incapacité à réagir, la méfiance et le rejet s’installent. On s’enfonce. Il faut alors un sérieux coup de pouce pour émerger.

Les associations sont là. Elles ne peuvent tout faire. Elles ont un grand mérite, mais elles ne peuvent s’attaquer seules aux mécanismes. Depuis des années, elles ont la connaissance du terrain qui leur a permis de tirer les bonnes analyses du phénomène. Elles reçoivent des aides des institutions, mais ça ne suffit pas. Ce qu’il faut, c’est la volonté politique de s’attaquer à l’origine du mal, pour le contraindre, le réduire de manière significative. Dur combat.

Réunir les acteurs, sensibiliser les décideurs, faire que tous réfléchissent et agissent ensemble, c’est le but des colloques de la Coordination inter-associative de Lutte contre l’Exclusion qui comprend une quinzaine d’associations de terrain*. Présidée par le Dr François Pernin, elle prône « une approche systémique, qui bannit la dispersion trop souvent constatée et synonyme de perte de temps et d’argent considérable ».

 

Malgré ses solidarités naturelles, notamment familiales, la Corse n’est pas épargnée.

Malgré ses solidarités naturelles, notamment familiales, la Corse n’est pas épargnée. Au contraire, son développement économique trop dépendant de certains secteurs comme le tourisme et ses aléas, les crises qui se succèdent et qui font que l’île est plus vulnérable qu’ailleurs, la faiblesse de la prise en compte institutionnelle au bon niveau… Tout ceci fait que plus d’une personne sur cinq aujourd’hui vit sous le seuil de pauvreté. S’y ajoutent encore des problèmes plus spécifiques comme la spéculation foncière et immobilière qui aggrave le mal logement, la crise agricole, la crise énergétique, le coût des transports et des produits de consommation courantes, etc.

Heureusement, les institutions réagissent, notamment la Collectivité de Corse : Charte de lutte contre la précarité intégrée au Padduc sous l’impulsion de Maria Guidicelli en son temps, une volonté poursuivie de manière plus offensives encore par les mandatures nationalistes, avec plusieurs délibérations, en 2016, 2017, mais aussi au travers de politiques mises en œuvre pour la santé, l’éducation, la jeunesse, le développement des territoires… De même, il existe des plans de lutte à l’échelle nationale. Force est de constater qu’il faut faire plus. D’autant que nous vivons des heures difficiles à l’échelle européenne et mondiale et que les crises s’enchainent, climatique, énergétique, économique, sociale, migratoire, politique…

 

Arritti reviendra sur ce colloque. Son programme cherche à interpeller sur des enjeux planétaires :

1/ Comment la compréhension systémique du monde et le moyen d’aider aux solutions, par l’éducation populaire, la mixité sociale et intergénérationnelle, une nouvelle approche des difficultés des plus pauvres dans les secteurs de l’alimentation, de l’énergie, de l’habitat, de la santé (avec Jean-Philippe Pernin, docteur en informatique).

2/ Les conséquences des dérèglements climatiques sur l’environnement, nos ressources, la santé, l’appauvrissement des populations (Hyacinthe Choury, secrétaire général du Secours Populaire de Corse).

3/ L’autonomie alimentaire et le besoin de promotion d’une alimentation saine, équilibrée et culturellement appropriée pour lutter contre la précarité (François Casabianca, ingénieur agronome, président de l’association Avà Simu).

4/ La nécessité d’exploiter nos biens communs le soleil et le vent dans un véritable intérêt général créateur de richesses partagées, d’emplois valorisants, de justices sociales (Georges Guironnet, fondateur de Soleco, leader de l’énergie solaire en Corse).

5/ Enfin, les inégalités de prise en charge des patients face à la maladie, qui plaident en faveur de la création d’un CHU en Corse (Laurent Papazian, professeur des universités, médecin réanimateur au CH de Bastia).

 

Retenez la date : c’est le 16 octobre à l’espace Diamant à Aiacciu. •

F.G.

 

* Croix-Rouge, Secours Populaire, Restau du Cœur, Médecin du monde, Secours Catholique, Falep2A, Falepa-Corsica, Présence Bis, Entraide Protestante, Ava Basta, Fraternité du Partage.

 

 

Pour s’inscrire au colloque : contact.cle20@gmail.com