par François Joseph Negroni
La semaine dernière, nous évoquions les possibilités de construire l’autonomie énergétique de demain. Un élément important a été volontairement omis, car en raison de son importance, il méritait une analyse plus approfondie. Parlons de l’hydrogène vert.
L’hydrogène est un élément chimique qui pourrait, à l’avenir, jouer un rôle essentiel dans un mix énergétique à vocation durable et renouvelable. Si son utilisation en tant que carburant alternatif reste à démontrer et à perfectionner, c’est plutôt son utilisation comme moyen de stockage de l’électricité qui suscite l’intérêt. En effet, grâce à un procédé chimique simple, l’électrolyse, l’eau peut être transformée en hydrogène et en oxygène à l’aide d’électricité. Cet hydrogène peut ensuite être stocké dans des racks de bouteilles, déplacé d’un endroit à un autre et, in fine, être reconverti en électricité grâce à un processus inverse.
En réfléchissant dans cette perspective, et en tenant compte des limites de la production d’énergie solaire (uniquement disponible le jour) ainsi que des difficultés de stockage de l’électricité, nous pouvons envisager un mécanisme à grande échelle où l’électricité solaire excédentaire serait transformée en hydrogène. Cet hydrogène, une fois stocké, pourrait être utilisé le soir ou en cas de besoin, grâce au procédé mentionné précédemment.
Cette méthode reste coûteuse et nécessite une vision à grande échelle. Cependant, le monde entier investit massivement dans ces recherches. Les États-Unis, à travers leur *Inflation Reduction Act* (IRA), l’Europe avec un plan de 50 milliards d’euros presque exclusivement dédié à l’hydrogène, sans oublier la Chine et son investissement massif dans ce secteur.
Des entreprises insulaires développent des méthodes autour de ce vecteur énergétique prometteur, qui deviendra, à l’avenir, une source majeure d’enjeux économiques, sociaux et sociétaux. •