U mo parè

La saine laïcité

Par François Joseph Negroni

 

Ce 15 décembre 2024 restera dans l’Histoire. L’histoire d’un Pape foulant la terre de Corse pour la première fois en plus de 2000 ans, à la rencontre de son peuple, dans une ambiance de cohésion et de communion parmi les plus belles. Un Pape qui a également vanté les mérites de la Corse. Une Corse attachée à sa foi, une Corse nouant constamment le dialogue entre le monde religieux et le monde laïc, entre l’Église et les institutions civiles et politiques, créant un climat de « saine laïcité ». « Sur ce sujet, vous êtes en route depuis longtemps et vous êtes un exemple vertueux en Europe », a déclaré le souverain pontife.

Ce qu’il faut retenir de ce passage sur notre terre, et qui selon moi est l’enjeu majeur de ce déplacement, c’est le besoin de proximité des élus, des institutions, des associations avec le peuple, auprès de la pauvreté, auprès des personnes seules, auprès des personnes âgées. Sur ce dernier point, si nous sommes le petit bout de terre en Europe où les personnes vivent le plus longtemps, ce n’est pas grâce à une potion magique, mais grâce à un procédé encore plus puissant : la présence. Nous sommes présents avec nos anciens, nous les aidons, nous les accompagnons, afin de leur rendre ce qu’ils nous ont tant donné. Ne perdons jamais cette habitude qui, dans un contexte de mondialisation, de globalisation du mode de vie et de l’individualisation de l’être humain, est menacée.

Ce qu’il faut retenir en soi, c’est qu’il faut s’engager. Il faut s’engager politiquement, il faut s’engager associativement, il faut s’engager socialement. Bref, il faut s’engager. Non pas pour une quête personnelle de reconnaissance ou d’une dérive mégalomane, mais dans un esprit modeste et serein d’aide à autrui. De l’idéal d’un monde meilleur, il faut toujours porter la foi. C’est ce que nous ont appris ceux qui se sont battus depuis 60 ans dans la quête d’une autonomie pour la Corse. L’idée de nous permettre de vivre dans un monde meilleur. •