Lutte contre la spéculation immobilière

Les nationalistes en première ligne

Core in Fronte a mené une action contre la spéculation immobilière ce vendredi 30 septembre à Aiacciu, plus particulièrement contre le phénomène AirBnB qui aggrave la situation du marché de l’immobilier dans l’île.

Le mouvement a loué un appartement rue Fesch, via la plateforme AirBnB, pour l’occuper de manière symbolique avec une quarantaine de militants, et mettre ainsi l’accent médiatique sur les méfaits de ces plateformes. « Les Corses ne peuvent plus se loger et ceux qui en ont la possibilité devront s’acquitter de loyers alignés sur les prix pratiqués en location saisonnières par des propriétaires étrangers, en majorité français » dénonce Core in Fronte. « La Corse est devenu l’Eldorado des spéculateurs multipropriétaires. Les forces de l’argent sont à l’œuvre et le phénomène de spoliation est favorisé par divers dispositifs de défiscalisation (Crédit d’impôt, Loi Pinel, TVA réduite et récupérable…) au détriment des entreprises de tourisme et de l’emploi local » accuse encore le parti nationaliste qui prône l’instauration d’un statut de résident « avec 10 ans de résidence permanente pour pouvoir acheter un bien », et la création « d’un permis de louer » à l’instar de ce qui existe dans les grandes agglomérations en France.

Core in Fronte annonce qu’il va intensifier ses actions et « appelle l’ensemble des acteurs de la sphère immobilière, qu’ils soient maires, promoteurs, agents, notaires, particuliers, à prendre conscience du problème de la dépossession foncière en Corse. »

« Il convient d’enrayer le modèle économique résidentiel qui dépossède les Corses. Le meublé touristique et sa mise sur le marché locatif sur des plateformes de type Airbnb est devenu en quelques années le moteur essentiel de cette dépossession. »

 

L’ensemble des partis nationalistes sont actifs sur ce terrain de la lutte contre la dépossession foncière et immobilière. Cette action en Corse rejoint aussi les initiatives qui se mènent tant au Pays Basque qu’en Bretagne sur les conséquences de la multiplication de ces locations de courte durée qui gèlent des milliers de logements pour la location à l’année et provoquent une flambée des prix.

 

Femu a Corsica a pris aussi plusieurs initiatives, notamment au niveau du groupe Libertés Indépendants Outremer et Territoires à l’Assemblée nationale avec le projet de loi pour réguler cette spéculation, déposé par Jean Félix Acquaviva, adopté à une large majorité en première lecture (contre l’avis du gouvernement), et qui sera examiné dans quelques mois par le Sénat.

Jean Félix Acquaviva, Paul Molac (député breton du groupe Liot), mais aussi François Alfonsi, eurodéputé, animeront ensemble des réunions publiques dans différentes régions en France, destinées notamment aux parlementaires, afin de consolider la majorité acquise en première lecture.

À suivre de près. •