Soutien aux soignants touchés par le Covid19

Jean Félix Acquaviva demande une prise en charge plus équitable

Le Covid19 s’installe dans nos vies. Il empoisonne notre quotidien par les restrictions de liberté imposées par le gouvernement, et par les conséquences économiques et sociales terribles que cela entraîne, mais il perdure aussi, pour celles et ceux qui ont été touchés par la maladie, comme un handicap important. Paradoxalement, malgré les louanges tressées aux personnels soignants, leur prise en charge reste inégale. Lors de la séance de l’Assemblée Nationale du 17 novembre 2020, le député de la Corse Jean Félix Acquaviva, du groupe Libertés et Territoires, a interpellé le gouvernement pour que les cas de Covid touchant les soignants puissent être reconnus «automatiquement et systématiquement» comme maladie professionnelle et non pas «les seules formes très sévères» comme le prévoit le décret du 15 septembre 2020. Cela paraît une évidence qui malheureusement n’est pas acquise toujours à cette heure. Et c’est un scandale de plus!

 

A dumanda di Jean Félix Acquaviva

” Ma question s’adresse à Monsieur le Ministre des Solidarités et de la Santé. «Six mois après, je souffre encore de tachycardie, d’essoufflement… J’ai 41 ans, je n’ai aucun antécédent, sept mois après j’ai l’impression de vivre dans le corps d’un Senior… J’ai une fièvre quasi quotidienne de 38°… je souffre d’asthénie, de polyarthralgie des membres inférieurs…» Voilà les témoignages de Mélanie, de Sabine, de Nicolas, de Petru, et tant d’autres. Leur point commun c’est qu’ils ou elles sont infirmiers, aides-soignants, médecins, techniciens de laboratoires, aides à domicile, ou agents d’entretien. Ils ont tous contractés le virus sur leur lieu de travail, à l’hôpital ou chez un patient, à Aiacciu, à Bastia, à Strasbourg ou ailleurs. En avril, vous aviez suscité beaucoup d’espoirs, Monsieur le Ministre, lorsque vous aviez annoncé que le Covid allait être reconnu, je cite, «automatiquement et systématiquement comme maladie professionnelle pour tous les soignants». Pourtant, il n’en est rien à ce jour. C’est la douche froide pour le personnel soignant. Le décret du 15 septembre  2020 ne prend en compte que les formes très sévères du Covid, à savoir celles qui ont nécessité une oxygénothérapie. Toutes les autres formes, certes peut-être moins graves, mais qui sont réelles, contraignantes, handicapantes, en sont exclues. Nous pensons réellement qu’il s’agit là d’une injustice, d’une discrimination. Nos hôpitaux sont en souffrance, notre personnel soignant des unités Covid est à bout, ne rajoutons donc pas de la déception et de la désillusion à la peine et à la fatigue. Monsieur le Ministre, ma question sera donc simple: est-ce qu’une révision du décret de septembre est en préparation pour intégrer réellement tout le personnel soignant qui souffre de troubles post-Covid. Je vous remercie.” •

 

A risposta di u guvernu

La scandaleuse réponse du gouvernement est intervenue par la voix de M. Adrien Taquet, secrétaire d’État auprès du Ministre des Solidarités et de la Santé, chargé de l’enfance et des familles.
Elle est décevante et s’en tient au statu quo, de façon assez hypocrite. Les soignants concernés et leur famille apprécieront: «Tous les soignants ayant contracté une forme sévère de la maladie la voient automatiquement reconnue comme maladie professionnelle» a dit le représentant du gouvernement qui précise «la limitation de cette reconnaissance automatique aux formes sévères répond à un impératif qui est aussi un impératif pragmatique, il faut se le dire, c’est de pouvoir répondre sans limitation à l’ensemble des demandes et être bien conscient que le nombre de demandes serait extrêmement important et ne permettrait pas de reconnaître les cas graves dans les délais les plus raisonnables, et ce sont ces personnes qui en ont le plus besoin.»
Sur l’évolution de la prise en charge des conséquences de la maladie, là encore, le ministre botte en touche en se réfugiant derrière les soi-disant débats scientifiques alors que l’on est face à des symptômes très handicapant pour les personnes qui vivent ces troubles au quotidien: «Cette notion de forme sévère est pour l’instant évaluée sur le plan respiratoire car il n’existe pas encore vous le savez de consensus scientifique clair sur les autres formes de cas sévères, mais en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, cette notion pourra bien entendu être réévaluée.»
Nul besoin d’autre commentaire. •