Des reports depuis la réunion du 15 septembre 2017 à Corti, où les explications venaient des bruits de couloirs et des rumeurs des premiers cercles qui gravitent autour des deux leaders autonomistes.
La date déclarée limite du 28 octobre 2018 pour l’AG de Femu vient d’être renvoyée d’un mois à la fin novembre.
C’est ce que nous avons appris à la réunion de lundi 15 octobre, tenue par Gilles Simeoni. Nous avons été informés des échanges PNC – Inseme et du processus envisagé pour la tenue, enfin, de cette AG constitutive.
La coordination composée de 30 membres (1/3 PNC, 1/3 Inseme, 1/3 ouverture), qui avait pour mission de préparer la tenue de cette AG dans les six mois, a été une coordination politique qui a eu à traiter de la composition de la future organisation, le PNC remettant en question les statuts votés à l’unanimité en octobre 2017, pour demander des garanties.
Lundi 15, donc, Gilles Simeoni a insisté pour dire la bonne volonté, la patience des délégués d’Inseme. Le souci qui les préoccupait était qu’on ne puisse en rien leur faire le reproche de ne pas avoir tout fait pour éviter l’échec de la constitution du mouvement unique décidé à Corti, il y a un an.
Le processus pour en sortir ?
Au statut du parti unique de « gouvernement », le choix de l’AGE devra se porter aussi sur trois autres options : un parti à tendances, un parti fédéraliste, un parti à égalité PNC-Inseme (un secrétaire général chacun, un même nombre de postes).
Le parti à deux, si j’ai bien compris, est ce que préfère le PNC, à défaut de parti fédéraliste ou à tendances. Or ces trois options sont rejetées par les statuts entérinés en 2017.
L’AG de fin novembre devra choisir entre les quatre options.
Aura-t-elle lieu, la date n’a pas été rendue publique ? Que dira ou fera le PNC?
Gilles Simeoni doit faire un tour des « régions » pour expliquer le retard et le mode de sortie, c’est à dire les conditions et les enjeux de l’AG. Les charges de gestion et de représentation de Président de l’Exécutif sont chronophages en général, et au plus au point dans le contexte actuel de manèges ministériels de voyages à Paris et ailleurs, de négociations pour les compétences et les finances de l’Assemblée Unique sous la tutelle oppressante du jacobinisme Élyséen…
Disposera-t-il d’assez de temps et l’esprit assez libre pour ce tour des « régions » ?
Les militants d’Inseme devraient donc se mobiliser pour à la fois l’aider et si besoin le suppléer.
Et bon nombre sont lassés. Ils ont du mal à comprendre qu’on ait perdu plus de six mois pour finalement faire cette AG. Les statuts ont été débattus aux ateliers précédant le 15 octobre 2017 en présence de toutes les « sensibilités ». L’idée de tendances a été effleurée sans plus.
Ces statuts ont été votés le 15 octobre. Sans mot dire. Certes avec la proximité des élections territoriales en décembre, il n’était pas souhaitable d’afficher trop de dissension chez les autonomistes pour se partager les fruits de la victoire en vue. Mieux : le 15 octobre, on vote tout à l’unanimité et c’est un choeur « un paese da fà », hymne à la joie d’un parti à unifier. La victoire acquise, le partage de la coalition électorale (PNC-Inseme- Corsica Lìbera) des postes et des fonctions a eu lieu avec le serment de « La Giustificazione ».
Le rétropédalage du PNC n’a pas tardé. Il surprend car il bloque le renforcement des natios face à l’impasse totale mise en scène et en oeuvre par le nouveau Président jacobin de la République. Bien sûr ce n’est pas de sa faute ; bien mieux, c’est celle d’Inseme et de Gilles accusés d’hégémonisme. Le PNC déclare son désir, son impatience même de faire Femu a Corsica.
Ça cafouille, on baigne dans le galimatias polémique qui profite à l’ennemi jacobin. Un comble! Un comble de quoi ? Je cherche un mot pour le définir, naïveté, innocence, bêtise, aveuglement… par contre je suis certain que dans une telle confusion les services de renseignements politiques de l’État n’ont aucun mal ni à renseigner, ni à manipuler, ils n’ont que l’embarras du choix…
Un comble oui, si on n’a pas encore compris qu’il s’agit d’un combat politique sans concession.
Sans autonomie réelle au service d’un Peuple Corse reconnu dans ses droits à exister, endommagé gravement par l’État jacobin, il n’y a plus de temps à perdre. Il convient de maintenir l’existant et de renforcer la force d’un nationalisme démocratique salvateur. C’est la seule vision qui me paraît porteuse d’espoir d’une lutte sans merci pour la survie. Aussi, j’ai des reproches appuyés mais amicaux à faire dans cet épisode où, après une victoire électorale d’une coalition natio, les autonomistes unanimes avaient décidé de s’unir pour se renforcer le 15 octobre 2017.
Après coup, il est facile de voir ce qui est le plus critiquable.
La perte de temps qui désarme les militants les plus motivés, les moins sensibles à la tentation d’être un élu, ceux qui sont moteur par leur engagement désintéressé et leur foi au sein du Peuple.
Perte de temps à cause de ceux qui font des chapelles qui se disputent des chandelles.
Perte de temps face au pouvoir centralisé d’un Président qui veut stopper la majorité natio. Il la disqualifie (de simples élus locaux qui ne font pas la loi), puis il la prend au piège d’un article 72-5, avec un jeu de Ministres yo-yo, et avec un deuxième tour de yo-yo il s’interpose entre la majorité et les acteurs à la peine de la société insulaire. Madame Corse a pris du gallon, Bruno Le Maire débarque ce lundi matin avec une série de mesures élaborées par les inspecteurs des finances, le Premier Ministre est attendu avec une hotte de Père Noël.
Les acteurs socioprofessionnels, culturels, associatifs, locaux à la peine accourent et oublient les majoritaires locaux dans leur pétrin.
Perte de temps de continuer à rechercher un consensus général, natio et autre alors que le 15 octobre 2017 le chemin est tracé et que l’offensive Élyséenne se poursuit, on discute du sexe des anges ?
J’espère que la fin novembre verra l’unité se faire dans un parti capable d’exalter la foi en la cause Corse, capable de trouver en lui les responsables qui l’animeront en toute fraternité, capable de mener une résistance à la hauteur d’une cause historique.
Max Simeoni.