Ce 20 octobre 2020 à Paris, le Collectif Pour Que Vivent Nos Langues donnait une conférence de presse pour faire le point de la « Journée des langues régionales » qu’il a organisé dans toutes les régions, sous forme de protestation devant les Rectorats. Cette solidarité et cette simultanéité de l’action dans toutes les régions est notre force. Le combat est difficile. Il doit s’élargir et se poursuivre plus déterminé que jamais.
«Pour que vivent nos langues : c’est un slogan et plus qu’un slogan ; c’est un vœu et plus qu’un vœu ; c’est une exigence d’action.
Cette volonté d’action s’est matérialisée le 30 novembre 2019 : 1.000 personnes à Paris au Ministère. Elle a été continue malgré le confinement et elle s’est manifestée à nouveau le 10 octobre : des dizaines de rassemblements (Corse, Pays Basque, Pays d’Oc, Bretagne, Alsace, Catalogne, Savoie, Flandre) et des milliers de manifestants malgré les contraintes sanitaires. La colère et la détermination ne faiblissent pas face à la réforme Blanquer qui menace l’avenir des langues régionales.
Nos objectifs immédiats sont les suivants :
– Rétablissement de l’option langues régionales au lycée, sans concurrence avec d’autres matières, et avec un coefficient revalorisé pour le baccalauréat, aligné sur le statut des langues anciennes.
– Développement des classes immersives dans le public, le Ministère devant renoncer au gel décidé à la rentrée 2020. Défense du modèle immersif public et privé.
– Intégration des langues pour l’instant exclues des dispositifs d’enseignement de l’Education Nationale comme le flamand occidental et le francoprovençal, et prise en compte de la diversité de la langue alsacienne et mosellane.
D’ores et déjà le combat pour l’ouverture d’une école maternelle immersive au Pays Basque a été gagné suite à la mobilisation du 10 octobre.
Une rencontre avec le Ministre de l’Éducation Nationale nous a été promise par la Présidence de la République.
Nous exigeons que cette promesse soit suivie d’effet sans délai. Car tout ce qui va conditionner la prochaine rentrée scolaire 2021 se décide dès maintenant.
Sur le terrain parlementaire, la Proposition de Loi présentée le 13 février dernier à l’Assemblée Nationale par le groupe Libertés et Territoires, vidée de toute sa substance pour tout ce qui concerne l’enseignement sur injonction du Ministre Jean Michel Blanquer, va revenir en débat au Sénat le 10 décembre prochain. Nous espérons vivement que les sénateurs, puis les députés en seconde lecture, auront été sensibles à notre mobilisation et réintroduiront les articles non retenus en première lecture à l’Assemblée Nationale, notamment concernant l’enseignement. Notre Collectif sera présent devant le Sénat le 10 décembre prochain.
Enfin, nous faisons appel à tous ceux qui veulent soutenir les langues régionales pour qu’ils se mobilisent concrètement :
– Personnalités artistiques et culturelles : Francis Cabrel a proclamé son soutien sur les médias. Nous souhaitons que le plus grand nombre d’acteurs du monde culturel se manifestent comme il a su le faire.
– Élus des territoires : ils étaient très nombreux dans nos rassemblements. Nous les solliciterons pour qu’ils apportent un soutien public à nos démarches.
– Universitaires et intellectuels : 128 ont déjà signé un appel publié dans la presse en février 2020. Nous les solliciterons pour qu’ils se manifestent encore plus nombreux.
Notre mobilisation va continuer et s’amplifier. L’avenir doit s’écrire aussi en basque, occitan-langue d’oc, flamand, alsacien-mosellan, catalan, savoyard, corse et breton. •