Arritti est un journal hebdomadaire qui parait en Corse depuis décembre 1966, date de sa fondation par Max Simeoni il y a plus de 55 ans. C’est un journal d’opinion autonomiste bien connu en Corse. Ses rédacteurs sont bénévoles.
Depuis le début des années 80, il fait partie des organes de presse habilités à publier des annonces légales. Ils sont ainsi une demi-douzaine de titres à bénéficier de cet agrément dans les deux départements de Corse, et leur habilitation est décidée chaque année par les préfets des deux départements, sur la base de données de diffusion transmises en préfectures de Bastia et d’Aiacciu.
Fin décembre 2021, alors que la préfecture de Haute-Corse a renouvelé l’habilitation d’Arritti comme celle des autres titres, la préfecture de Corse-du-Sud a demandé des justifications complémentaires quant à la diffusion d’Arritti le 31 décembre 2021 à 16 heures… pour un arrêté préfectoral à prendre avant le 31 décembre à minuit ! Et cela, alors que le dossier était dans les services de la préfecture depuis le 15 novembre et n’avait fait l’objet d’aucune réserve, pas plus en Corse-du-Sud qu’en Haute-Corse.
Ces justificatifs ont été fournis à la préfecture d’Aiacciu tout début janvier, puis complétés encore courant janvier en réponse à de nouvelles demandes. Depuis le 24 janvier, le dossier est resté en attente d’une décision définitive qui est tombée le 15 février 2022, jour du départ du préfet Lelarge : la préfecture de Corse-du-Sud a définitivement refusé d’habiliter Arritti pour la publication des annonces légales en 2022.
Cette décision ampute son chiffre d’affaires annuel de plus de vingt mille euros. Elle menace donc la continuité de sa parution. À l’heure où toute la presse écrite traverse une crise économique majeure, il a donc été décidé par le préfet de Corse-du-Sud, le jour de son départ, de procéder à la mise à mort d’un titre de presse qui, depuis plus d’un demi-siècle, participe à la pluralité de la vie démocratique insulaire. Cette décision rappelle l’attentat revendiqué par l’officine barbouze Francia qui avait, en 1976, rasé l’imprimerie toute neuve d’Arritti qui avait été financée par les dons des militants autonomistes.
L’équipe d’Arritti a décidé de continuer sa parution malgré ce nouveau coup tordu.
Une campagne d’abonnements est lancée au tarif promotionnel de 45 euros par an pour surmonter les difficultés économiques que cette décision engendre.
Les demandes d’abonnements sont à adresser à Arritti, 5 boulevard Hyacinthe de Montera, 20200 Bastia. •