E riflessioni di Max Simeoni

Une partie de yo-yo

Max Simeoni
par Max Simeoni
Une partie de yo-yo. C’est l’impression que j’ai quand je vois la boule monter et descendre comme m’apparaît la venue annoncée puis différée du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Quelles sont les cordes et les baguettes qui l’agitent ?

 

Gérald Darmanin lui-même ne sait pas trop le moment favorable pour s’élancer et venir au contact de Gilles Simeoni sans plastron ni gilet pare-balles. Ou alors il est prêt mais c’est le maître à l’Élysée qui hésite. Première déclaration qui, en son temps, avait étonné : « on va parler de tout sans tabou, et les demandes institutionnelles y compris. »

 

Puis il y a eu l’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d’Arles. L’administration pénitentiaire concernée par négligence avec les données probables d’un complot possible qui fera se dresser la Corse entière, les lycéens, les étudiants en tête à l’assaut des grandes barrières métalliques anti-émeutes. Le calme relatif revenu, on reparla des visites de Darmanin.

On entendit les opposants locaux, aplatis en crêpes par la majorité « absolue » des nationalistes, susurrer : l’autonomie ? D’accord, mais il faut définir ce qu’on y met dedans ! C’est donc l’autonomie « pleine et entière » que les nationalistes doivent préciser. On cherche ainsi à faire traîner, en espérant qu’une situation externe imprévisible vienne donner aux opposants quelques flèches et des archers ?

 

L’île devenue autonome est perçue à Paris comme le début de la fin du jacobinisme républicain français ? Autrement dit, un statut particulier (le 5e je crois) aux compétences de gestion un peu plus élargie, suffisante pour calmer le jeu pour un temps.

 

Or le temps travaille contre ce peuple corse en déclin et il s’approche de sa fin. L’option du rapport secret de l’Hudson Institute qui avait été voté en Conseil des ministres en 1973, dévoilé par l’ARC qui l’avait eu, rejeté par toute l’île, a continué en douce sans dire mot.

Les chiffres parlent. Ce qui était prévu par la Datar à court terme dans ce plan de l’État sur 15 ans (200.000 lits à créer et 70.000 nouveaux venus pour encadrer) se déroule sur trente ans sous nos yeux. Beaucoup de Corses ne saisissent pas le transfert lent de population sur l’île. Ils y voient la conséquence d’une économie libérale. Elle l’est, certes, mais elle véhicule un génocide par l’exil, la fin d’une langue, d’une culture, c’est à dire d’un peuple, pour mieux disposer d’un territoire voué au tout-tourisme qui enrichit essentiellement les centrales d’achats et de grandes distributions du continent. On consomme plus de 97 % de produits importés avec l’aide de la DSP. La Corse est bien la dernière colonie de l’Empire français à décoloniser !

 

Darmanin sera-t-il l’instrument de cette décolonisation ? Plus de yo-yo ? Les paris sont ouverts. •