par Max Simeoni
L’État est le seul détenteur de la violence. Il emprisonne à vie (Alessandri, Ferrandi ?…), il fusille quand il est menacé, il donne leur laisser passer à des actions violentes illégitimes (Barbouzes..). Il a guillotiné sans retenue par le passé…
Ce n’est guère des coalitions d’ambassadeurs des Partis hexagonaux faites pour s’incliner devant le Président élu de la Ve de nos Républiques dans l’espoir de le voir donner suite à leurs recommandations. La réalité est tout autre. D’ici là, ils auront constitué un catalogue de revendications complet : “socioéconomique (vie chère, emploi, transports…)” et “Institutionnel (Autonomie…).
Chaque coalisé, intéressé par l’ensemble du catalogue, a des priorités différentes qui sont connues. Pour être reçus et peser moralement, il vaut mieux apparaître comme un front commun plutôt qu’un panier de crabes. Or les coalisés devraient savoir que via le renseignement de la police politique, le pouvoir jacobin au sommet à Paris n’ignore rien de leurs faits et gestes, de leurs échanges téléphoniques, de leur vie privée. Vous n’aurez pas de difficultés à saisir toute la gamme des usages hors la Loi qu’ils peuvent en faire.
D’abord l’Etat est le seul détenteur de la violence. Il emprisonne à vie (Alessandri, Ferrandi ?…), il fusille quand il est menacé, il donne leur laisser passer à des actions violentes illégitimes (Barbouzes..). Il a guillotiné sans retenue par le passé… De nos jours, par cette connaissance à jour en temps réel, son art favori est la manipulation. Il diffuse de fausses notes confidentielles en jouant sur les franges plus ou moins proches d’un leader de l’opposition, il en fait de faux informateurs inconscients… Bref tous les cas de figures lui sont possibles… Évidemment selon ses objectifs, il se découvre plus ou moins ou n’apparaît pas. Tous ceux qui remettent en cause cette République sont taxés de “terroristes” ou des inspirateurs et n’ont plus de Loi en garantie.
Contre un tel arsenal, une seule parade : la transparence complète démocratique si ce n’est avant une action, du moins après. Cela revient à s’en remettre à l’ensemble des Corses pour en juger. “Maison de cristal” avait déclaré Gilles Simeoni au début de sa marche vers le pouvoir régional (CdC) !
Gilles Simeoni a été le rassembleur “électoral” à cet instant des nationalistes en situation de se regrouper. Et il était pratiquement le seul leader en vue à pouvoir l’être. Il a entraîné des non nationalistes dans sa barque, en particulier ceux qui n’avaient plus de leaders positionnés à Paris, une crise organisationnelle de ces Partis à Paris nea été perceptible qu’après la montée aux commandes de la CdC par la coalition nationaliste locale. Crise organisationnelle et non recul du jacobinisme idéologique, la prose d’un nouveau Président de cette République, Macron, inattendu, l’atteste (“ce sont des élus locaux, ils ne font pas la Loi”…), propos distribué lors du cérémonial annuel de l’anniversaire Érignac. Les sièges sociaux de ces Partis sont dans la capitale mais ils ne sont plus le lieu d’où émerge la relève des Présidents Élyséens et leurs programmes électoraux.
Les pouvoirs financiers ont un rôle. Pouvoirs occultes. Nous en avons apporté la preuve quand l’ARC a publié le Rapport vers 1973/74, commandité par la Datar, et voulu secret par contrat à l’Hudson Institut. Rapport rejeté par la quasi unanimité des Corses. Il a été voté en Conseil des ministres sous le titre : Aménagement de la Corse pour la période de 15 ans de 1974 à 1981. Rejet car il y était stipulé la création de 250.000 à 300.000 lits à créer en 15 ans et la venue de 70.000 techniciens pour l’encadrer ! En 1962 à Evian De Gaulle signe l’indépendance de l’Algérie. C’est la fin du colonialisme impérial français. C’est la perspective d’une Europe politique à édifier qui l’entreprend par l’Économie, selon les voeux de ses premiers concepteurs (Charbon-Acier, Énergie …). La technostructure jacobine mise en place doit être pour une bonne part rapatriée.
Les administrateurs se soucient. Les Plans d’action régionale conçus en 1958 ont comme objectif de renforcer l’économie des régions françaises, ces frontières négligées ont ce but pour jouer l’Europe en perspectives et accueillir bon nombre de rapatriés.
La Corse vidée par l’exode et non développée, 160.000 habitants en 1962, a servi de réservoir d’hommes pour l’Empire et les guerres intra européennes. Loi Douanière de 1868 à 1913,”Grande guerre de 1914-1918″.
La perspective a changé. Fini l’Empire mondial colonial, une Europe à édifier ! Ce n’est plus le “réservoir d’homme” qui compte mais le Territoire vide que l’État jacobin veut rentabiliser pour faire rentrer des devises, ce que l’Espagne et l’Italie entre autres pratiquent depuis longtemps. Le Rapport “secret” de l’Hudson Institut rendu public par l’ARC prône ce projet du “tout Tourisme moteur du développement économique”. L’État n’en parle plus devant le tollé général des Corses mais cette approche continue avec un tempo moins rapide. Les dégâts sont du même ordre, les chiffres en sont la preuve. 20% du PIB insulaire provient du Tourisme distançant de très loin cette part obtenue par les régions les plus touristiques de l’Hexagone. C’est le fait de la quasi absence d’une économie structurée locale en capacité d’échanger valablement avec l’extérieur de l’Île. Cette prospective de l’Hudson Institut retenue a été adoptée en Conseil des Ministres dans les années 1973/74, je l’ai dit. Elle est de plus un véritable génocide par l’exil et la culture Corse comprimée in situ et par l’apport annuel de 5.000 nouveaux venus dont une grande partie s’y fixe.
Le renouvellement et le remplacement de population se poursuivent… mine de rien ! La Corse dernière colonie française qui a son Peuple en déclin mortifère. Elle trouve en ellemême les ressources d’un sursaut salvateur ou son Peuple disparaît.
Oui, on ne sauve pas un Peuple par procuration. Pour ce faire il faut qu’une majorité de Corses de l’Île et de la diaspora en soient convaincus et soient déterminés à agir. Le Peuple se laisserait-il mourir, par inconscience ? •
NB : j’ai été obligé de renvoyer à un prochain n° d’Arritti, “où et comment on pourrait sortir de ce dilemme”.