par Max Simeoni
On ne sait guère où va notre société mais elle y va fortement. Tel est mon sentiment de retraité qui a cru à une fin de vie plutôt sereine pour moi et les miens après les deux guerres mondiales, après la chute du « rideau de fer ». Un mur de béton commencé à Berlin, capitale du Reich que les alliés vainqueurs se partageaient, et qui s’est vite étendu à toute la frontière Est de l’Allemagne pour séparer les États aux mains des communistes et ceux sous le parapluie de l’Occident, en deux blocs, le bloc stalinien communiste de celui des démocraties libérales. Ce dernier mené par les USA détenteur de l’arme atomique.
Vie plus sereine ? Il n’en est rien ! La bombe atomique a fait partie de la panoplie des États dominants et de certain États qui ne veulent pas subir des dominations à telle enseigne que les dominants souvent opposés les uns aux autres veulent limiter ceux qui ont ce projet qui remettent en cause la suprématie des « grands » et qui eux craignent un dérapage.
Dans une guerre atomique, il ne saurait y avoir de gagnants et de perdants. Une telle guerre rendrait la planète Terre entièrement radioactive. Inhabitable ? Les États assez puissants se livreront à des conflits locaux pour empêcher les autres à gagner encore plus en influences commerciales ou stratégiques. N’est-ce pas le fond de cette guerre en Ukraine qui vise à une ouverture d’un Poutine sur la Méditerranéen, C’est ce qu’ils font actuellement. Les Russes et aussi les Chinois apportent aides commerciales ou diplomatiques à tous ceux qui veulent jouer contre l’Occident ou pour en finir avec des conflits anciens entre eux. Parer aux menaces n’a jamais été aussi partagé…
La sécurité des voies maritimes est imposée par la configuration des rapports mer/côtes. Les « pays centraux », autrement dit ceux dont l’accès à la navigation ne va pas de soi, cherchent depuis la nuit des temps à surmonter cette contrainte de géographie planétaire. Et ceux qui étaient moins ouverts sur les mers ont souvent provoquer des guerres.
En Europe, la France, l’Angleterre, etc., bien placées ont pu tisser leur Empire. L’Allemagne endiguée et l’Italie fasciste ont voulu par la guerre trouver des accès d’où de fil en aiguilles ces pays ont opté pour des dirigeants dictateurs (Hitler et « l’homme supérieur », Mussolini, héritier de l’Empire romain ?). Le grand Nord de l’Europe avait la difficulté de mers souvent gelées, l’ouverture plus au Sud allait de soi. France et Angleterre largement facilités. Hors Europe les USA. Quand sera-t-il si un changement climatique d’importance et rapide survenait ? On a le temps de voir venir mais nos dirigeants devraient déjà y réfléchir.
En Corse où on est-on ? Macron Président élu, l’Élysée le siège de l’Exécutif républicain, a commencé sa première mandature avec un sourire girondin vite relégué au placard des accessoires et son ego jacobin claironnant : « Des élus locaux qui ne font pas la loi ! » Puis les circonstances vont à son encontre, l’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d’Arles qui reçoit des détenus sous haute surveillance, le déferlement dans les rues du peuple, les plus jeunes en tête en colère… la rue se vide… mais une perte de crédibilité persiste. Le Président Macron ne sait comment finir son second mandat pour redorer tant soit peu son blason et marquer l’Histoire de la Ve République. Il est impliqué par un successeur qui pourrait jouer contre lui, contre l’image d’un Président sortant impuissant. Difficile d’équilibrer le fléau de la balance. Dans quatre mois la fin du chapitre ! Peut-il dans cette durée limitée, pétrir et assaisonner sa pâte ? Une majorité étroite au Parlement l’a conduit à user du 49.3. Va-t-il gouverner qu’à coup de 49.3 ? Impossible, semble-t-il. Peut-il convaincre d’autres de lui faire confiance ? Projet tout aussi impossible !
Peu d’emprise, pas de dauphin, l’avenir de la gouvernance de l’État français est affaire de cartomancienne.
Comment une démarche d’une montée à Paris d’une coalition de nationalistes coalisés appelant toutes les parties à les rejoindre serait efficace pour faire avancer la demande de reconnaissance du Peuple Corse et de l’autonomie ? Très improbable car elle serait le résultat d’une entente sur l’urgence et d’une prise de conscience de tous. Le miracle !
N’oublions pas la situation de la Corse entièrement rendue dépendante (97 % de tout est importée, aliments, vêtements, etc.) au profit des plate formes d’achats et de redistributions du continent, de Marseille en particulier. La finance commence à contrôler le transport Maritime et à aspirer l’aide que l’État lui procure. La compagnie régionale semble un peu oubliée ?
L’île n’a pas été développée (95 ans de loi Douanière, guerre de 14-18…) un réservoir d’hommes. Puis fin de l’Empire, Le Général de Gaulle signe l’indépendance de l’Algérie à Évian en 1962. Le recentrage sur la construction européenne entraine une politique de prise en compte des frontières pour les mettre en possibilité d’échanges, l’axe Paris/
Lyon/Marseille prépondérant dans de l’expansion coloniale cède la place au jeu des États entre eux pour cette Europe à construire. Des peuples cherchent à leurs frontières des échanges équilibrés si possible. La construction de l’Europe commence par l’économie (charbon/acier, énergie…) pour donner le temps à la politique des dirigeants de s’adapter. Les dirigeants ont du mal à passer du statut d’élus d’un parlement d’un pays à celui d’élus plus ou moins confédéraux sur des listes à composantes politiques diverses. On est encore à l’Europe des États.
Pour la Corse que l’État français n’a pas développée, vidée, il la consacre au « tout tourisme » qui lui donne 20 % de son PIB alors que dans les autres régions de France les plus touristiques il est très loin en retrait, 10 % même pas.
Ce tourisme non maîtrisé par les autochtones peu nombreux, joue contre eux et ils courent à leur disparition. C’est voulu. L’île est la dernière des colonies françaises qui écartent les natifs de leur terre, récupèrent leur terre, l’ont donné au système bancaire. La force politique capable « de sauver le peuple corse en voie de disparition » ne saurait être une coalition d’élus locaux jouant des coudes pour être reçus par un Président élu qui a des difficultés à tenir la rampe.
On joue à quoi ? •