Marie-Laurence Cipriani est une jeune Ajaccienne à l’aube d’une formidable aventure. Entrepreneuse, lauréate de plusieurs prix, elle est également une globe-trotteuse accomplie. Depuis maintenant plusieurs jours, elle a entamé une nouvelle aventure, et pas des moindres : la traversé de l’océan Atlantique, à bord d’un catamaran. Son but : montrer la beauté et la fragilité des écosystèmes marins, en faisant réfléchir le public à l’impact des voyages sur la planète. Entourée de son équipe, elle nous raconte depuis son vaisseau le déroulement du voyage.
Qu’est- ce qui t’a motivé à entreprendre ce voyage ?
J’ai passé les derniers mois à me passionner pour l’océan et à monter le projet d’expéditions en Méditerranée @followme_production aux côtés du réalisateur Franck Fougère.
L’océan est fascinant et, étant ajaccienne, j’ai été renversée par la quantité d’informations sur la mer que je juge aujourd’hui si essentielles et qui m’avaient pourtant échappées, alors même que je suis née et ai grandi auprès d’elle.
De manière générale, je pense que l’on connaît très peu les océans, par rapport à leur apport pour l’humain, tant en termes de ressources naturelles, de biodiversité, que de régulation du climat et de soutien à la vie sur Terre. Ceci est le point de départ de mes réflexions. Et puis, la Méditerranée évidemment. On l’appelle souvent la « future mer morte ». Pourtant, sa richesse est exceptionnelle. Elle est un véritable hotspot de biodiversité puisque, alors même qu’elle ne représente que 1 % de la surface du globe, elle abrite environ 10 % des espèces répertoriées mondialement (source : office français de la biodiversité).
Le projet One Day in the Mediterranean est donc né de cette envie de la découvrir, ou redécouvrir, sous un angle positif, artistique, optimiste… pour donner plus encore envie de l’aimer, et de la préserver.
De quelle manière ?
Nous menons des expéditions en mer accompagnés d’une équipe de scientifique, photographe, vidéaste, et plongeurs professionnels. Nous réalisons du contenu visuel et artistique : documentaire, photos… que nous partageons sur les réseaux sociaux et lors de salons, festivals, et ateliers afin de sensibiliser un large public aux enjeux de la protection des écosystèmes marins.
Pour créer ces expéditions, j’ai été amenée à rencontrer de nombreux acteurs des océans, et Florian notamment, le porteur du projet Seatreats, des « retraites » en mer afin de se reconnecter… avec l’essentiel.
J’ai ainsi pu embarquer avec une équipe de personnes passionnées et volontaires d’en apprendre encore plus sur l’océan. C’est la raison qui nous a réunis sur une nouvelle aventure : une traversée de l’Atlantique.
Quelles sont les escales et le trajet ? Comment t’es-tu préparée ?
Notre aventure a débuté à Port Leucate, dans le golfe du Lion. Nous avons longé la Costa Brava espagnole, et dû éviter les tempêtes secouant l’Atlantique et la Méditerranée. Nous nous sommes alors abrités à Malaga, en Andalousie, avant de rejoindre Gibraltar et attendre que les conditions météorologiques soient favorables afin de traverser le détroit et de passer de la mer Méditerranée à l’océan Atlantique. Il s’agit de l’endroit où nous nous trouvons actuellement (5 novembre).
Nous rejoindrons ensuite les îles Canaries, ce qui prendra approximativement une semaine. Enfin, il s’agira de la grande traversée, en suivant les alizés : nous quitterons ainsi les bords et la vue de la terre pour 3 à 4 semaines, selon les conditions météorologiques dont nous dépendons une nouvelle fois.
Mes deux expéditions en Méditerranée cet été ont servi de préparation pour cette grande traversée de l’Atlantique, connue sous le nom de « transat » ou encore « route du rhum ». Pour autant, cela est un apprentissage de chaque jour, puisque si ce n’est le fait d’être née en bord de mer, rien ne me prédestinait à la navigation.
Est-ce que tu peux nous présenter ton équipe, ton bateau ?
Le bateau est un catamaran du beau nom de Purpose qui se traduit en français par « raison d’être » ou encore « objectif », « but », qui décrit tout le projet des Seatreats pour aider chacun à trouver ce qui fait sens en soi, à poursuivre sa « légende personnelle ». Son fondateur, Florian, est un ancien co-leader européen d’Ashoka, la première communauté internationale de mécénat aux entrepreneurs sociaux. Après 7 années d’épanouissement professionnel, il a décidé de poursuivre son rêve et vivre en mer, tout en permettant aux personnes qui croisent sa route de chercher et d’accomplir les leurs.
Ensuite nous retrouvons Friederike, l’amie de Florian et qui assure une parfaite communication entre l’allemand, le français et l’anglais, les trois langues étant parlées couramment par la franco-béninoise et allemande qui souhaite par cette traversée, voyager de manière plus responsable, et avoir plus d’expérience pour être un jour elle-même capitaine.
Svenja est la cadette de notre aventure. Cette jeune allemande diplômée de relations internationales souhaite apprendre à naviguer, inspirée notamment par ses lectures d’aventures.
Helène et Astrid sont deux françaises, amies et aventurières qui, bien que passionnées par le voyage, souhaitent réduire leur empreinte carbone en ne prenant pas l’avion et voyageant de manière plus responsable.
Sabina enfin est là pour nous accompagner jusqu’aux îles Canaries. Passionnée par la mer et par la montagne, la pneumologue allemande a l’habitude de naviguer sur son voilier et son expérience est une énorme plus-value pour notre équipage très jeune.
Nous sommes donc un équipage international et très féminin, ce qui est assez rare pour être relevé !
À ton retour, quelles seront les prochaines étapes pour le film et valoriser ce que tu as fait ?
Nous avons réalisé un petit film de notre expédition au sein du sanctuaire Pélagos, ainsi qu’une mini-série documentaire pour l’expédition Tour de Corse et ses eaux côtières. Je travaille cet hiver aux côtés de Franck sur la publication de ce contenu, et sa promotion, ainsi que la préparation de la suite des expéditions et plus largement du projet One Day in the Mediterranean.
Concernant la traversée de l’Atlantique, je vais profiter de ce temps complètement déconnecté pour mettre sur papier tous mes apprentissages, et qu’ils puissent servir lors des ateliers, conférences et prochains documentaires sur lesquels nous allons travailler. Mais aussi pour profondément m’inspirer de tout ce que l’océan a à nous offrir.
Le mot de la fin ?
Vous l’avez donc compris, nous ne sommes qu’au tout début d’une grande aventure qui aura pour objectif de sensibiliser le grand public, le secteur public comme le secteur de l’importance de s’intéresser et de protéger les océans.
Ma détermination et ma soif d’apprendre sont immenses !
Je vous invite donc à jeter un œil à la page de @followme_production pour ne louper aucune de nos futures aventures. •