U mo parè

O Corsu, svegliati !

par François Joseph Negroni

 

Historique, cataclysme, séisme, retentissement. Les mots sont multiples pour tenter de dessiner le portrait du premier tour des élections législatives en Corse. Quatre circonscriptions, quatre candidats Rassemblement national au second tour, trois inconnus et un François Filoni. Ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre, disait Spinoza. Comprendre que le vote RN est un vote de rejet de la présidence Macron, dont les ravages traversent la Méditerranée. Comprendre que cette dynamique française veut envoyer Bardella et Le Pen au pouvoir et que dans cette hypothèse, chaque député compte. Comprendre que l’abandon par le pouvoir politique du service public, de l’éducation, de l’accès aux soins, qui sont dans un état de délabrement nuit au fonctionnement de la société. Comprendre enfin la précarité des classes populaires et moyennes, et la facilité du report du problème sur l’immigration.

Mais comprendre n’est pas accepter.

Comprendre n’est pas accepter qu’en Corse, la problématique migratoire est aussi bien française qu’étrangère, et que ce n’est pas le Rassemblement national qui mettra fin à cette dynamique. Comprendre n’est pas accepter de détruire un projet national Corse, celui de l’autonomie, de la défense de notre langue, de notre culture, de notre identité, au profit d’un vote qui serait « le rejet de Macron ».

L’autonomie, c’est précisément le rejet de tout cela. Le rejet de Macron, le rejet du Rassemblement national, le rejet de toutes les forces françaises qui nous oppressent. Car l’autonomie, c’est nous, la Corse, c’est nous, la lutte contre la précarité, c’est nous, une position humaniste mais ferme sur l’immigration, c’est nous. Nous sommes collectivement la solution au problème français, par le fait que nous sommes Corses. Laissons la médiocrité ailleurs, laissons les discours de comptoir ailleurs, laissons les âmes vendues à l’extrême droite ailleurs. Dimanche, votez pour ceux qui défendront réellement la Corse, ni les vendus, ni les parachutés. Dumenica, ci vulerà à sceglie. Sia a Corsica, o sia a Francia. Vutate à Castellani, Acquaviva, Colombani è Marcangeli. E cusi sia. •