Premier tour des Législatives 2024

Les réactions

Gilles Simeoni

« La situation politique qui est créée ce soir en France et en Corse est une situation radicalement nouvelle qui nous impose de repenser profondément l’action politique, y compris en tant que nationaliste, mais l’ensemble des progressistes, les responsables, les élus et les citoyens. Il y aura donc des choses à changer très profondément sur le court, le moyen et le long terme… Il va falloir s’organiser, réagir et, je choisis le terme à dessein, au moins à l’échelle de la France, résister… Il faut dire très clairement que les valeurs du RN en tant que parti isole la société de façon générale. Le projet ou plutôt le non-projet qu’il a pour la Corse est aux antipodes de ce que nous voulons faire… Je pense en tant qu’homme, en tant que citoyen et en tant qu’élu, qu’il ne faut pas que l’extrême-droite arrive aux responsabilités… qu’il faut tout faire pour que ça n’arrive pas… Ce cataclysme, il vient de loin, depuis des années, quelquefois depuis des décennies, on dit attention à l’extrême-droite mais on fait son lit… et la Corse n’a pas fait exception… Il nous appartiendra d’en tirer les conséquences, y compris dans notre façon de gouverner, dans notre façon de s’adresser à eux, dans notre façon de faire nos choix… Le processus dans la forme que nous avons connu est non seulement suspendu, mais extrêmement compromis. Là encore si le RN accède aux responsabilités, on ne parlera plus de processus d’autonomie… Le meilleur moyen de défendre les intérêts de la Corse, c’est donc de faire en sorte que les quatre députés sortants soient réélus dimanche prochain. » •


 

Michel Castellani
Première circonscription 2B

« Ne sous-estimez pas le vote de dimanche prochain, c’est un vote de société, un vote important, qui va opposer deux personnes qui sont sur deux planètes différentes. Je suis de ceux qui ont toujours, par des actes, par des paroles, par ma vie personnelle, par ma vie professionnelle, défendu les rapports humains, l’humanisme, la défense absolue de la démocratie ; je suis quelqu’un qui vit viscéralement la Corse, ma circonscription, et ma ville de Bastia. Moi je suis né à Bastia, j’y vis, j’y serai enterré. Je vais avoir en face de moi un Monsieur que je respecte, mais que je n’ai jamais vu. Je ne sais même pas comment il est fait. Je n’ai jamais eu le plaisir de le rencontrer une fois… et les électeurs sont comme moi. Donc ils auront à faire le choix à la fois de société, et le choix d’hommes… Les trois députés que nous sommes, et même les quatre d’ailleurs, sortants, on a toujours défendu la Corse… et il est hors de question de laisser tomber la défense spécifique de ce que nous sommes… Le RN n’a jamais rien proposé. À l’Assemblée nationale, ils étaient quand même 80, qu’ont-ils proposé pour la Corse ? Est-ce qu’ils nous ont aidé ? Est-ce qu’ils ont pris une initiative ? Les gens doivent avoir conscience de ça. » •


Jean-Félix Acquaviva
Deuxième circonscription 2B

« L’heure est grave, tout ce qui se passe électoralement, démocratiquement, mais aussi sociologiquement et culturellement implique une réaction. J’appelle à cette réaction pour celles et ceux qui veulent un projet de développement de société qui respecte le peuple corse, qui soit un développement équilibré et de justice sociale…  Il y a eu des accords politiques de désistement du RN au profit de M. Ceccoli. Le RN veut “faire barrage” à ce que nous représentons, c’est à dire les intérêts de la Corse, l’autonomie, de la défense de la langue, de la culture, d’un peuple corse sur sa terre. Il y a eu des petits calculs et des accords qui vont jusqu’au national. Donc il y a fort à parier que le positionnement du député s’il s’avérait être M. Ceccoli serait d’aller avec la droite, en appoint et en accord avec Jordan Bardella et l’extrême-droite… J’en appelle à tous les démocrates pour qu’ils réagissent, les nationalistes puisque l’on voit bien que c’est le projet nationaliste qui est attaqué, mais aussi les gens de gauche et de droite libérale gaulliste qui se refusent à ces petits arrangements, et enfin à tous ceux qui ont aussi voté RN pour faire un vote contestataire et qui doivent se sentir trahis puisqu’on voit bien qu’on est dans des accords de boutiques…. C’est tout cela qui se joue… Les choix sont clairs dans cette élection et ils le sont au-delà de cette élection pour l’avenir de la Corse, j’en appelle au rassemblement le plus large, l’heure est venue de se mobiliser. » •


Romain Colonna
Première circonscription 2A

« Nous enregistrons une progression de près de 1500 voix… manifestement il y a eu un changement sociologique en Corse ce soir, il faudra l’analyser… On a en face de nous une candidate qui ne dit pas son nom, n’affiche pas son visage, qui ne fait pas de réunion, qui n’est pas allé dans une seule mairie, donc qui va difficilement pouvoir représenter les maires. Au-delà de l’amertume qui peut se dégager ce soir de cette élection… il faut prendre la mesure de ce qui est en train de se passer. Cette poussée du RN n’est pas exclusive à cette circonscription, visiblement elle frappe l’ensemble de la Corse, et du continent français. Le RN multiplie son score par quatre sans faire campagne, sans afficher le moindre programme si ce n’est se présenter contre les intérêts de la Corse, puisque c’est de ça qu’il s’agit. C’est d’un point de vue électoral quelque chose qui est tout à fait inédit. » •