par François Joseph Negroni
Ce début de mois de septembre symbolise la fin d’une période estivale et le retour au quotidien pour nombre d’entre nous. C’est au plus haut sommet de l’État français que la rentrée est plus agitée. Un gouvernement démissionnaire encore aux manettes, un Nouveau front populaire voulant imposer une Première ministre vouée à la censure immédiate et un Président de la République déguisé en maître des horloges cassées. Cette rentrée marque également le retour au premier plan de l’ancien monde politique, dont Macron s’érigeait en rempart en 2017, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, en passant par Bernard Cazeneuve, pressenti pour être le prochain locataire de Matignon. Cet imbroglio politique, légèrement masqué par les Jeux olympiques amuse la galerie, accroît les audiences des émissions pseudo-politiques, et conserve sa faiblesse intellectuelle de ces derniers mois.
Ce qui est regrettable dans cette tambouille politico-médiatique, c’est l’absence de vision et de fond, chacun brandissant un argumentaire de plus en plus populiste pour essayer de convaincre une population qui ne croit plus en personne. Malheureusement, nous sommes dépendants de ce marasme. L’avenir de la Corse dépend de ce qui se passe en ce moment, du choix du Premier ministre, du choix du gouvernement. Comment le processus de Beauvau peut survivre à une Assemblée nationale aussi fragmentée, capable de s’opposer sur n’importe quel sujet pour ne pas donner de points à ses adversaires. Il n’y a plus de réflexion, plus de compromis. Ce qui est dit par l’autre camp est à combattre sans réfléchir. Ainsi, imaginer les trois cinquièmes du parlement trouver un accord de réforme constitutionnelle permettant à la Corse de se doter d’un statut d’autonomie afin de s’émanciper de cette faiblesse intellectuelle, philosophique et politique semble utopique.
Alors, les politiciens français peuvent parler de déni de démocratie lorsqu’une décision ne va pas dans leur sens. Ils peuvent même se permettre de parler sans aucune vergogne de démocratie illibérale, en bons révolutionnaires de café du commerce. Le vrai déni de démocratie, c’est quand un peuple parle, et que sa voix est bafouée, et c’est chez nous que cela se produit.
Bona rientrata à tutte è à tutti, ùn cappiate e vostre idee. •