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Nouveau préfet, vieille rengaine ?

Par François Joseph Negroni

Avec l’annonce récente de l’arrivée de Jérôme Filippini comme nouveau préfet de Corse, succédant à Amaury de Saint-Quentin, on peut se demander si cette nomination apportera un élan positif à la gestion de nos affaires directes ou si elle perpétuera la tradition des nominations peu fructueuses de Paris. Jérôme Filippini, ayant servi jusqu’alors à La Réunion où il a été reconnu pour sa proximité et son engagement dans la gestion des crises locales comme le cyclone Belel, arrive en Corse avec un bagage de fonctionnaire d’État expérimenté, ayant gravi les échelons depuis les ministères de l’Intérieur, de la Justice jusqu’à Matignon.

Pour la Corse, cette nomination intervient à un moment critique. Le nouveau préfet, par ses racines corses et son parcours administratif, porte le potentiel d’un dialogue renouvelé.

Restons prudents, l’histoire ayant souvent montré une grande différence entre les promesses et les actions. Il est impératif que cette nomination ne soit pas juste un changement cosmétique mais le début d’une ère de véritable coopération et de respect pour l’autonomie et la reconnaissance de notre peuple.

Nous avons besoin de plus qu’un administrateur compétent ; elle a besoin d’un préfet qui comprendra nos spécificités et qui agira pour nos intérêts. Jérôme Filippini a l’occasion de marquer son mandat non seulement par une gestion efficace mais aussi par une ouverture sincère aux aspirations d’un peuple à vivre dignement sur sa terre et qui cherche à être reconnu pour son histoire, sa langue et sa culture.

Nos attentes sont claires : respect, engagement et actions concrètes en faveur de l’autonomie.

En somme, Jérôme Filippini se trouve à la croisée des chemins, où il peut soit perpétuer les erreurs du passé, soit ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre la Corse et le gouvernement central. Pour la Corse, le temps des figures de proue sans réelle influence doit céder la place à une ère de changements tangibles et de respect mutuel. Reste à voir si Filippini sera l’homme de cette transition tant attendue. •