Par François Joseph Negroni
Une COP29 en Azerbaïdjan au lendemain de l’élection de Donald Trump. Entre un pays hôte qui place l’action climatique au plus bas de ses priorités, des conflits persistants en Ukraine, à Gaza et au Liban, et des États-Unis retombés dans le climato-scepticisme, ou du moins l’inaction climatique, la recherche de solutions pour sauver la planète semble au même point que le monde : en proie au populisme, à la démagogie et au mensonge. En chiffres, 45 % du PIB de l’Azerbaïdjan est lié aux hydrocarbures qualifiés par son président de « don de Dieu ». Autrement dit, comme pour la COP28 à Dubaï, cet instrument permettant de sauver la planète n’est devenu qu’une vitrine du Soft Power, à l’instar de la Coupe du Monde de football.
L’année 2024 est déjà marquée par une hausse de température de +1,5 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle. Les plus pessimistes (ou les plus réalistes ?) diront qu’il est déjà trop tard. D’autres, comme les Américains, misent sur les nouvelles technologies pour résoudre la crise climatique. La Chine, malgré son statut de premier pollueur mondial, progresse dans le développement du nucléaire et des énergies renouvelables. Et nous, dans tout cela, que pouvons-nous faire à notre échelle ?
L’élection de Donald Trump aux États-Unis démontre une chose : l’Europe doit se débrouiller seule. C’était déjà le cas sous les présidences d’Obama et de Biden avec l’Inflation Reduction Act notamment, qui, pour un grand allié de l’Europe, était une leçon du chacun pour soi. L’Europe doit se réinventer, militairement et industriellement, pour s’adapter à un monde en mouvement qui ne l’attendra pas.
La Corse, en tant que partie intégrante de l’Europe, doit s’inscrire dans cet objectif. Depuis longtemps, en matière énergétique, nous avons mené notre propre combat. C’est à nous de trouver des solutions adaptées à nos contraintes, de transformer ces défis en opportunités. Nous devons créer des entreprises, initier un dialogue méditerranéen sur les enjeux climatiques et nous investir, individuellement et collectivement, pour sauver notre terre. Et surtout, nous ne devons pas détourner le regard de cette maison qui brûle. Ce combat est complexe et exigeant, mais il doit nous permettre de pleinement nous engager dans les enjeux mondiaux contemporains, car la guerre que nous sommes en train de perdre est celle du dérèglement climatique. •