ARRITTI est demeuré longtemps un journal purement «militant ». Au cours des années, cependant, outre sa ligne éditoriale adaptée aux évolutions politiques, il a opéré un certain nombre d’améliorations techniques et commerciales qui ont contribué à élargir son lectorat bien au-delà des seules franges militantes, en améliorant à la fois le support et les délais de parution. Pour ARRITTI aussi, l’informatique a été une révolution ! À l’origine, le pliage, par exemple, était entièrement manuel (bande-adresse écrite à la main et collée sur chaque exemplaire plié…). Aujourd’hui, ARRITTI est mis directement sous film sous forme de publipostage. Un gain de temps pour parvenir à l’abonné. Voici quelques-uns des « pas » qui l’ont aidé à grandir.
Dans les premières années, les moyens du titre reposent essentiellement sur le concours militant. On fait dans l’économie. ARRITTI est écrit, imprimé et diffusé de manière bénévole (avec notamement dans les années 70 sa propre imprimerie !). Des volontaires font du porte à porte pour livrer le titre au domicile de l’abonné. Et les ventes sont militantes : au stade, à l’arrivée des navires, dans les foires et manifestations, la vente directe est un des gros moyens de diffusion ; y compris lors de moments forts de notre histoire, comme dans la nuit qui suivit les événements d’Aleria : une édition spéciale est tirée à 20.000 exemplaires et diffusée dans toute la Corse par un déploiement militant. Une véritable prouesse à la fois journalistique et humaine !
Le développement du titre sera lent ses 30 premières années. Au niveau de sa taille (de la simple feuille au format magazine), de sa calligraphie (le logo actuel prend du temps à se stabiliser), de son organisation rédactionnelle ou encore de sa ligne éditoriale. En fait, le titre suit avant tout les évolutions du mouvement national : démarche régionaliste, puis autonomiste, diverses tentatives d’union, suivies de crises entre les deux grandes familles du nationalisme, la santé du titre fluctue en fonction de celle du mouvement autonomiste, sans trop bouleverser le support lui-même. Techniquement, il continue de s’appuyer sur ses forces militantes.
Début des années 90, un pas est franchi vers une approche plus commerciale du titre : sous l’influence de François Alfonsi, nouveau secrétaire national de l’UPC. Codirecteur du titre avec Max Simeoni, son fondateur, il crée la SARL d’exploitation « Prumuzione Nustrale » en 1996, dont l’objet est l’édition du titre et l’organisation de manifestations telles la «Ghjurnata d’ARRITTI ». Marco Battistini en est désigné le gérant. Il le restera durant 20 ans. C’est un pilier de la vie d’ARRITTI . Un travail ô combien précieux pour s’assurer d’une bonne santé financière. Fabienne Giovannini devient rédactrice en chef. Avec toute cette architecture, ARRITTI prend l’allure d’une presse plus professionnelle. Très vite l’hebdomadaire se dote aussi d’un collaborateur commercial pour les démarchages publicitaires. Ange Giovannini accomplit cette tâche fondamentale pour l’équilibre financier du titre.
Le maquettage d’ARRITTI a longtemps été une opération essentiellement militante, plus ou moins professionnelle… En 1996, un pas significatif est franchi : ARRITTI fait appel à une entreprise professionnelle : la SARL Mediaterra pour réaliser la mise en page du titre chaque semaine. Cette collaboration a fêté ses 20 ans cette année ! ARRITTI est devenu un vrai support commercial, moderne et accrocheur.
À compter de 1998, ARRITTI édite deux à trois fois par an (en plus du numéro spécial «Ghjurnata »), des numéros spéciaux ciblés sur des thèmes forts de l’actualité : économie, fiscalité, transports, tourisme, langue, Europe, environnement,… Leur une est en couleur et leur pagination augmentée et accompagnée d’un « cahier pubs ». L’occasion de saluer le soutien indispensable des annonceurs !
Face à la persécution dont est victime le titre et ses mises en difficulté financière (autorisation à faire paraître les annonces légales ou judiciaires, contestée dans les années 80, difficultés à obtenir le renouvellement de son numéro de commission paritaire dans les années 90…), ARRITTI décide de prendre l’offensive. Le PNC, fondé en 2002 à la suite de l’UPC, et qui a pris en main la destinée du titre, souscrit un emprunt et une nouvelle formule est lancée au moment des 40 ans : une en couleur et augmentation de la pagination. Un effort qui a incontestablement apporté un plus !
En 2010, nouvelle grande évolution pour le titre : le passage intégral à la couleur. Un effort financier qui a dopé les ventes et fait faire un bond en avant au support commercial. Toutes ces années 2000, la maquette s’affine pour trouver sa forme actuelle. La rédaction se renforce de collaborateurs réguliers. Des formules plus adaptées sont proposées aux annonceurs : ARRITTI est aujourd’hui un vrai support de presse en format magazine. Il est un des rares médias écrits à avoir traversé ce demi-siècle sans cesser ses parutions, et la seule presse nationaliste à répondre à cette formule tout en ayant su fidéliser un public plus large.
Son site internet sera la prochaine grande évolution du titre.