De 1966 à 1975, ARRITTI sort des presses de l’Imprimerie Costa à Bastia.
En juillet 1975, fruit d’un effort extraordinaire des militants, ARRITTI ouvre sa propre imprimerie à Bastia, au quartier de Toga, dans les locaux Mattei. Le premier exemplaire qui sort de cette « imprimerie militante » est le n° 485 du 18 juillet 1975. C’est cette imprimerie notamment, qui éditera dans la nuit du 22 août 1975, 20.000 exemplaires du numéro spécial sur les évènements d’Aleria. Il sera diffusé en quelques heures dans toute l’île par des dizaines de militants.
Dans la nuit du 14 au 15 mai 1977, ARRITTI est victime à son tour des barbouzes du groupuscule FRANCIA qui cible depuis plusieurs semaines les entreprises des militants ou les militants eux-mêmes : l’imprimerie est incendiée et totalement détruite. Ses archives sont anéanties… Encore aujourd’hui, ARRITTI peine à les reconstituer (tout don à ce sujet serait bienvenu pour qui détient des archives antérieures à 1977!).
Les militants ne se laissent pas abattre. Très vite, grâce notamment à l’entrepreneur militant Jean Mannarini et à ses connaissances, ARRITTI est imprimé provisoirement à Marseille, sous la responsabilité de Victori Sinet. Malgré le « coup dur », il n’y a donc aucune interruption dans la parution : le premier numéro après l’attentat sort le 20 mai 1977 et titre : I Barbouzes Fora ! Voici leur «oeuvre », ma ARRITTI tene forte ! avec photos du désastre de la petite imprimerie de Toga ravagée…
Sur l’île, compte tenu de la pression barbouzes et de ses attentats contre les autonomistes qui se multiplient, difficile de trouver un imprimeur. Pierre Dominique Sammarcelli en accepte le risque. Il avait racheté l’imprimerie Costa en 1977. Un an après son exil forcé à Marseille, ARRITTI est donc imprimé de nouveau à Bastia à partir du 18 avril 1978 et jusqu’en 1985. L’imprimerie Sammarcelli s’installe alors à la zone industrielle de Biguglia où elle imprime ARRITTI encore aujourd’hui. Une collaboration, un dévouement, une amitié même, vielle de près de 40 ans !