Autonomie, mode d’emploi

L’action du gouvernement autonome des îles Baléares en faveur de l’herbier de posidonie

Face aux problèmes posés par la destruction des herbiers de posidonie, le gouvernement des Baléares a pris ses responsabilités, en s’appuyant sur les compétences de son autonomie.

 

Le 28 juillet 2018, le gouvernement autonome a pris un décret paru au Journal officiel des îles Baléares « sur la conservation de Posidonia Oceanica dans les îles Baléares ». Ce décret est permis par le pouvoir réglementaire dont la région autonome dispose, contrairement à la Corse.

Sa finalité est « la conservation de l’herbier de posidonie à travers la réglementation des activités et des usages ». Elle énonce des interdictions (arrachage, récolte, raclage des fonds, destruction). Son article 7 énonce l’interdiction de s’ancrer sur un herbier de posidonie, sauf en cas d’urgence. Seuls des dispositifs de faible impact pourront être autorisés par des dérogations dont les modalités sont décrites à l’article 8. L’article 12 confie aux autorités autonomes l’application de cette loi, tandis que l’article 13 énonce les sanctions possibles appliquées à ceux qui ne la respecteraient pas.

Cartographie de la vigilance mise en place, ici à Majorque.

 

Les moyens ont suivi : on est passé de 10 à 18 bateaux de surveillance entre 2017 et 2022, multipliant par quatre les interventions en mer. Parmi les résultats spectaculaires obtenus, le ministre de l’environnement des Baléares a projeté des photos aériennes prises au cœur de la saison touristique, où l’on voit des dizaines de bateaux ancrés sur les mattes sablonneuses, et pas un seul sur les herbiers de posidonie.

Leur pouvoir d’autonomie leur a aussi permis de mettre en œuvre en trois ans à peine toutes les facettes d’une politique de protection efficace : délimitation et cartographie, instauration d’un régime d’amendes en cas de contravention, description détaillée des usages réglementés ou prohibés, définition des dérogations éventuelles, création d’un fonds posidonie, mise en place d’un comité d’experts, la promotion d’alternatives pour le nettoyage des plages, etc.

Le ministre de l’Environnement des îles Baléares, Miquel Mir i Gual, a présenté ce travail de son gouvernement au Parlement européen. J’ai hâte qu’il puisse le faire en Corse également ! •

F.A.