Enquête publique

Non à davantage de méga-plaisance !

Jusqu’au 29 avril, une enquête publique est en cours pour un projet de concession d’utilisation du Domaine public maritime en dehors des ports, la mise en place et l’exploitation de quatre coffres d’amarrage avec récifs éco-conçus dédiés aux navires de grande plaisance dans le golfe d’Aiacciu.
Le Collectif Terra qui regroupe nombre d’associations de protection de l’environnement ou de la santé en Corse s’oppose à ce projet.

 

 

« La Corse en rétro-glissade aurélolée d’éco-blanchiment » le Collectif Terra ne mâche pas ses mots et son amertume pour exprimer sa totale opposition au projet. « La Corse a fait le choix politique et économique d’un tout tourisme dévastateur sans parvenir à faire respecter les lois environnementales et le Padduc. Faute de moyens coercitifs, la Corse déroge aux règles ou s’arcboute sur des projets d’un autre siècle pour grappiller quelque menue monnaie au détriment de son principal atout, son immense richesse environnementale ».

Pour Terra ce projet cède aux lobbys du nautisme et favorisent l’accueil de méga-yachts dans des espaces sensibles comme le sont les rivages de la Corse : « Ces yachts de la démesure consomment de 500 à 2000 litres de combustible fossile à l’heure, ce sont de véritables bombes de CO2, catapultées dans l’atmosphère déjà saturée de ce gaz à effet de serre qui ravage la planète et compromet la vie sur terre ».

Au lieu de contenir leur expansion et d’user de moyens de dissuasion, un tel projet vise à accueillir ces monstres des mers et même à les attirer davantage.

Rappelons que le Golfe d’Ajaccio est classé Natura 2000, « zone spéciale de conservation, où il est théoriquement obligatoire de veiller au maintien de l’état de conservation des habitats et des espèces. Sous le prétexte de protéger les posidonies, on encourage au contraire les grandes unités de plaisance extrêmement polluantes à venir dans le golfe d’Aiacciu et à y stationner, dérangeant un peu plus l’ensemble de la faune dont de nombreuses espèces sont pourtant aussi protégées que la posidonie ».

 

Alors que le dernier rapport du GIEC appelle les collectivités à l’échelle de la planète à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, de telles installations vont attirer en grand nombre sur les rivages de l’île ces monstres des mers qui contribueront depuis leur point d’ancrage à polluer encore et encore l’un des plus beaux golfes de Méditerranée, et sans pour autant apporter une grande économie ! On le constate déjà lorsque ces navires sont à quai. La ville recueille des miettes, ces bateaux naviguant à l’économie, leur politique est le tout-consommation à bord le plus possible.

« Entre la centrale du Ricantu, les retombées de la pollution automobile (voitures, camions, transports en commun), la pollution permanente des décollages et des atterrissages des avions, les rejets des stations d’épuration, les rejets autorisés par dérogation des eaux de lavage des fumées des navires de la Corsica Linea dans les eaux du port, le ballet incessant et polluant des navires de croisière, des méthaniers, des pétroliers, des navires militaires, de la multitude de bateaux de plaisance à moteur dont le rejet des gaz d’échappement s’effectue directement dans la mer et les méga-yachts de 60 à 90 m de long : c’est un cocktail polluant toxique qui empêchera le Golfe d’atteindre le bon état écologique espéré » dénonce encore le Collectif Terra qui s’inquiète de l’impact sur la biodiversité et l’apport d’espèces invasives du fait des pollutions, des déchets et de toutes les nuisances créées. « Comment accepter que la population subisse les conséquences de cette pratique de consommation énergétique démesurée, incompatible avec les engagements écologiques ? Comment accepter cette rupture caractérisée d’avec le monde social ordinaire, qui en subira les conséquences désastreuses ? Comment accepter qu’une poignée de décideurs prenne des décisions en totale opposition aux Droits légitimes des citoyens sur leur cadre de vie, eux qui luttent déjà pour survivre ? »

Terra invite chacun à participer à l’enquête pour dire son opposition au projet. •