Réchauffement climatique

On marche sur la tête !

Quand, le cœur remplit de reconnaissance, nos applaudissements se faisaient entendre à 20h le soir sur les balcons de nos confinements et que les uns et les autres s’armaient de bonnes résolutions, pensions-nous qu’il ressemblerait à ça « le monde d’après » ?

 

En Chine, on a aspergé de neige artificielle des kilomètres de pistes ou de glaces pour faire glisser des sportifs alors que les conditions climatiques ne permettent pas l’organisation de jeux olympiques d’hiver. On fait se produire les athlètes dans d’anciennes friches industrielles, sur fond de cheminées de centrales nucléaires, alors que le sport doit respirer la santé et la forme olympique. Au Qatar, on a bâti des infrastructures pour la prochaine coupe du monde de football, qui captera l’attention de milliards de téléspectateurs, sous des températures caniculaires au prix de milliers de vies d’ouvriers sacrifiés, contraints de travailler dans des conditions quasi esclavagistes… Selon les associations de défense des droits de l’Homme, informés auprès des pays concernés, 6500 migrants (37 selon le Qatar !) venus du Sri Lanka, du Bengladesh, d’Inde, du Pakistan, auraient perdu la vie sur les chantiers de la coupe du monde de football 2022. Un chiffre encore sous-évalué car deux autres pays gros pourvoyeurs de main d’œuvre, le Kenya et les Philippines, n’ont pas communiqué le nombre de leurs travailleurs morts sur les chantiers qataris. On a construit des stades gigantesques avec système de climatisation (à ciel ouvert !) pour atténuer la chaleur étouffante à l’heure du non-respect des engagements internationaux pour lutter contre le réchauffement climatique… mais bon sang, on marche sur la tête !!! Le choix des candidats à l’organisation de ce type de grand évènement, ne se fait pas en fonction de l’intérêt sportif et des possibilités d’accueil, mais en fonction du business qu’ils rapportent et des rapports de force qu’ils imposent, à coup de petits arrangements, jusqu’aux enveloppes de dessous de table… Au point de bousculer tous les championnats européens puisque le Mondial se déroulera pour la première fois en hiver (50° l’été, 30° en hiver au Qatar)…

 

La surconsommation entraînant la surexploitation des ressources et le gaspillage de nouvelles habitudes de vie de nos sociétés vont revenir en pleine face du monde tels des boomerangs en accélérant encore les conséquences des dérèglements climatiques. On ne va plus promener en ville ou à la campagne, on surfe sur internet à longueur de journée ou de soirée, on remplace systématiquement les objets high-tech pour des raisons de modes, de couleurs, alors qu’ils pourraient encore servir, on n’épluche plus une banane, ou une orange, on les achète déjà pelées protégées dans des emballages plastiques ! Ces 50 dernières années, la consommation mondiale de viande a été multiplié par 5 alors que la population a doublé. Et ce n’est pas un rattrapage des pays sous-développés qui continuent à en consommer insuffisamment, mais bien des pays développés qui en abuse considérablement. L’élevage est ainsi la première source d’émissions de gaz à effet de serre avant les transports ! Le cheptel mondial s’élève à 75 milliards, soit 10 animaux par être humain ! Ce qui fait que 80 % des surfaces agricoles mondiales sont consacrées à la production de fourrage. 80 % aussi de la déforestation est destinée à la production de soja et cultures fourragères…

L’impact environnemental de tous ces usages est catastrophique sur le climat. Il faut changer nos habitudes de consommation, et ce n’est pas les grands de la planète qui montrent l’exemple avec des aberrations tels les stades climatisés du Qatar ou les pistes de neige artificielle en Chine. •

F.G.