La souche Pauca de la Xylella Fastidiosa est la bactérie tueuse qui sévit dans les Pouilles, région du sud de l’Italie depuis 2013. Des millions d’Oliviers ont été anéantis et nul ne sait comment traiter cette maladie. Elle a été détectée à Ibiza, aux Iles Baléares.
La Collectivité Territoriale et les producteurs corses ont tenté de se protéger, notamment par des demandes incessantes d’interdiction d’importation… en vain. Ce sont des milliers de plants qui ont pénétré notre île et, si la bactérie tueuse n’a pas été localisée pour l’heure en Corse, elle pourrait bien y avoir pénétré quand même, comme pour les Baléares qui la découvre aujourd’hui !
Nous sommes cernés de toute part.
Après l’Italie, après la Côte d’Azur, après Majorque, c’est donc sur l’île d’Ibiza qu’elle a été détectée. Le ministère de l’environnement des Baléares l’a confirmé dans un message à la presse : les trois premiers échantillons analysés par les laboratoires spécialisés d’Ibiza se sont révélés appartenir à la sous-espèce Pauca, la plus agressive des trois souches trouvés dans les îles Baléares.
Les laboratoires du Centre pour la recherche scientifique (CSIC) d’Ibiza ont confirmé que trois plantes des jardins du siège même du Conseil de Ibiza (acacia, lavande et polygala) avaient été eux-aussi infectées par Xylella Fastidiosa Pauca, la variante la plus dangereuse de la bactérie.
Pour l’heure, on n’est pas tout à fait sûr qu’il s’agisse de la même souche Pauca qui touche les Pouilles mais c’est tout de même Pauca ! Le monde scientifique est perplexe face à cette bactérie qui vraisemblablement réagit différemment en fonction des territoires où elle sévit, que ce soit en Californie, en France, en Allemagne ou en Italie… sa progression n’a pas été identique. Différentes espèces végétales sont menacées, comme l’amandier, le laurier, le cerisier, le mimosa, la lavande, le romarin, le laurier-rose, le polygala et bien d’autres encore, plus de 200 espèces au total, parmi lesquelles encore la vigne, l’olivier, le clémentinier… autant dire que ce serait un véritable désastre économique pour la Corse !
De nouveaux échantillons de plantes touchées devaient être étudiés cette semaine dans les laboratoires du Centre pour la recherche scientifique d’Ibiza pour confirmer à quelle sous-espèce de bactéries l’île avait à faire. Les autorités des Baléares sont pessimistes, l’existence même sur leur sol de plusieurs sous-espèces de bactérie Xylella Fastidiosa démontre que celle-ci est présente sur le territoire depuis probablement de nombreuses années.
De leurs côtés, les agriculteurs espagnols craignent de voir l’infection gagner la péninsule ibérique. Les autorités ont décrété une mise en quarantaine : depuis fin janvier, aucun végétal destiné à la plantation ne peut sortir des îles Baléares. 1900 plants suspectés ont été détruits. «Maintenant, il va falloir apprendre à vivre avec » a dit le ministre de l’Environnement. Apprentissage du dépistage, éradication, surveillance aux frontières… un combat difficile, angoissant, presque désespéré.
È in Corsica, chì femu ?