Atlas marocain : un puissant séisme endeuille durement le peuple berbère
Le Haut Atlas est une chaîne montagneuse qui s’étend sur plus de 500 kilomètres au sud de Marrakech, avec plusieurs sommets à plus de 4.000 mètres d’altitude. Dans ces montagnes trop peu connues ici, qui façonnent des paysages qui ressemblent à la Corse, les villages d’altitude sont les foyers du peuple amazigh. La terre y a tremblé et détruit les habitations, causant la mort de milliers d’habitants.
Abandonnés par le Maroc du littoral, sous-équipés, vivant dans un habitat ancien sommaire, rendu inaccessible par les conséquences du tremblement de terre sur un réseau routier suranné, les amazighs ont dû faire face seuls. Pas ou peu d’hôpitaux et de médecins, et, facteur aggravant, les restrictions imposées par le pouvoir du Maroc à la venue de secours extérieurs pour renforcer les recherches et soigner les milliers de blessés : le bilan est terrible pour le peuple amazigh du Haut Atlas.
Ce séisme et ses conséquences marqueront durablement les esprits. Les berbères, faute de pouvoir réel, vont reconstruire leur pays en nourrissant le sentiment d’avoir été abandonnés. Leur aspiration à l’autonomie, fondée sur une culture autochtone ancestrale, en sera renforcée. Mais beaucoup aussi seront poussés vers les chemins de l’exil comme des dizaines de milliers avant eux qui ont fui la misère.
Grèce : incendies géants et inondations meurtrières
160.000 hectares détruits par les flammes, une douzaine de victimes : le bilan des incendies en Grèce en 2023 dépasse tous les bilans les plus catastrophiques enregistrés année après année. Cinq fois plus de surface de forêts détruites qu’une « année normale » qui déjà embrasait la végétation en la menaçant à terme d’extinction tant les surfaces détruites sont grandes. Cette année, la situation a été totalement hors de contrôle, sous la pression du réchauffement climatique qui s’emballe en Méditerranée. Arrivera-t-on à la fin du siècle à des paysages méditerranéens devenus lunaires ? Ou bien réussira-t-on à mobiliser efficacement tous les peuples de Méditerranée pour lutter contre les effets destructeurs du réchauffement climatique ?
Car la destruction par le feu a été redoublée par les inondations torrentielles qui ont déferlé fin août sur la Thessalie, au nord du pays. Le phénomène météorologique est là encore exceptionnel, lié au niveau anormalement élevé des températures de l’eau de mer à la fin de l’été. Plus d’évaporation est liée à cette température élevée, qui sature en humidité l’atmosphère, et provoque une pluviométrie démentielle qui submerge les rivières et les villes qui les bordent. Là encore, de nombreuses victimes sont à déplorer.
Ce qui est arrivé en Grèce est un avertissement pour tous, en Corse, en Sardaigne, en Catalogne, et partout en Méditerranée.
Libye : la plus grande catastrophe climatique jamais vue
En Lybie, les victimes se comptent en milliers et même dizaines de milliers après des inondations jamais vues dans ce pays habitué aux pires sécheresses. Mais le phénomène météorologique générateur de pluies diluviennes en fin d’été en Méditerranée a provoqué sur les reliefs autour de la ville de Derna un déluge qui a emporté routes, infrastructures et habitations, y compris des immeubles entiers. Les images prises par le survol des drones donnent la mesure de ce désastre épouvantable.
Cet évènement s’est produit à l’autre extrémité du bassin méditerranéen. Mais chacun comprend bien qu’avec son relief accidenté, et sa grande façade maritime, la Corse est parmi les plus fragiles si un tel cyclone se formait au large de ses côtes.
Pour l’heure, les incendies sont restés limités et les phénomènes climatiques se sont manifestés ailleurs. Mais l’effort de prévention et d’anticipation doit redoubler : demain nous serons touchés à notre tour, c’est une certitude. •