Orange, le 28 mars 2019
La première étape de ma campagne a été à Orange, avec Anne Marie Hautant, vigie anti-fasciste de cette ville où l’extrême-droite a pris le pouvoir il y a très longtemps, et ne l’a plus quitté depuis. Le Maire Jacques Bompard est un avatar local de Jean Marie Le Pen : même discours raciste, même népotisme structurel, la femme mairesse de la commune voisine de Bollène, le fils conseiller général du département, etc… Et il en a adopté les pratiques d’intimidation et de violence.
Conseillère municipale d’opposition Anne Marie fait front. Elle affronte les intimidations, se cramponne à son siège d’élue quand les sbires municipaux veulent l’expulser manu militari de la salle du Conseil municipal, et elle continue de dénoncer sans relâche la politique débile de cette extrême-droite qui appauvrit la ville, mène une politique ultra-sécuritaire, sacrifiant tous les autres domaines, particulièrement l’action culturelle et l’action sociale, ce qui a fait au fil des ans d’Orange une ville économiquement sinistrée, mais avec un « bas de laine » bien rempli de moyens financiers que l’on refuse d’investir sauf pour alimenter un clientélisme effréné.
L’extrême-droite c’est l’anti-développement, c’est la mort à petit feu de tout un tissu humain et économique : le message lancé à Orange est celui de la résistance à la régression démocratique, culturelle et économique, contre le repliement d’une cité entière autour des casernes et des garnisons militaires qui constituent le vivier électoral d’un maire-despote.
Anne Marie a un tempérament de résistante. La mairie a bien évidemment refusé de mettre une salle à disposition de notre conférence de presse. Mais le local du Partit Occitan nous a accueilli et le message est passé : RPS refuse l’enfermement et combat l’extrême droite fascisante !
05, 06 et 07 avril en Bretagne
A Nantes le local de l’UDB accueille une réunion que je tiens avec Pierre Emmanuel Marais et Sonia Meziane, élus au Conseil Municipal de Nantes. Nos invités sont les responsables de l’Association Bretagne Réunie, Stéphane Briand et Patrick Lecat qui ont réussi le tour de force de rassembler 105.000 signatures de citoyens de Loire Atlantique pour demander un référendum sur la réunification de la Bretagne dont Nantes est historiquement partie prenante. Mais ce morceau de Bretagne, siège du château des Ducs de Bretagne, terroir du muscadet et du sel de Guérande, se voit refuser l’intégration à la Bretagne qui est son berceau historique.
Les signatures recueillies avec minutie et sous contrôle d’huissiers « pèsent » plus de 10% du corps électoral du département. Le Conseil général a donc eu obligation d’en débattre. La demande de referendum a été transmise à l’Etat et ce sera à Emmanuel Macron d’en décider.
Mais « Bretagne Réunie » rencontre l’hostilité affichée des grands élus du département et des grands partis parisiens qui sont presque tous défenseurs de l’organisation jacobine des territoires qui mutile la Bretagne. La presse et les acteurs locaux de la « pensée dominante » leur emboîtent le pas, et notre conférence de presse a été boycottée par la presse locale. Mais 105.000 citoyens ont appuyé la pétition, et il faut tout faire pour qu’ils se retrouvent à nos côtés dans les urnes !
La campagne bretonne se poursuit à Vannes dans le Morbihan par une réunion publique qui a attiré une assemblée assez fournie. Le public est principalement militant, qui soutient la candidate UDB Lydie Massard qui est à mes côtés. L’ambiance est dynamique, et les militants se retrouvent volontiers dans cette campagne des européennes, dépassant les points de friction qui ont pu exister dans le passé. Cela sera sensible durant toute la tournée : Régions et Peuples Solidaires et son engagement dans la campagne des Européennes aux côtés d’Europe Ecologie sert de point de ralliement. Le souvenir demeure du précédent de 2009, et du mandat effectué alors avec de nombreuses mobilisations que j’avais relayées au plan européen, comme par exemple sur la défense des langues régionales. La « mayonnaise » commence à prendre !
Même impression le lendemain à Pontivy, le « pays » de ma colistière Lydie Massard. Cette fois la presse est présente et l’opinion sera informée de notre campagne. Mais le regroupement organisé autour de la conférence de presse rassemble au delà de l’UDB et de RPS. Paul Molac, le député breton de la circonscription voisine qui siège avec nos députés corses à Paris est présent et renforce notre démarche.
Fin de la journée à Carhaix, toujours avec Paul Molac, et avec le renfort du maire de Carhaix Christian Troadec pour une réunion publique suivie par une quarantaine de personnes, après qu’une conférence de presse ait permis le « marquer le passage » dans le Finistère, avec articles et photos dans les deux quotidiens bretons, le Télégramme et Ouest France.
Durant ces trois jours, j’ai pu rencontrer des maires comme celui de Langoelan qui, lui-même tétraplégique, a fait de sa commune un modèle pour la prise en compte des handicapés, tout en évitant le bureaucratisme des technocrates ; des acteurs du renouveau rural qui mêlent production bio et commerce proximité pour maintenir la vie sociale dans les villages de l’intérieur ; et aussi une association déterminée qui se bat contre un projet de centrale thermique qui aura pour effet, en Bretagne comme en Corse, de retarder encore et toujours la transition énergétique vers les énergies renouvelables.
En Bretagne la campagne est partie, et elle ira crescendo jusqu’à un événement majeur à organiser en fin de campagne.
11 avril en Auvergne
La première étape est celle du Puy en Velay avec Gustave Alirol, le Président de RPS, qui a été de longues années le maire d’une commune voisine. Nous sommes dans la ville dont le maire est Laurent Wauquiez, et une courte discussion avec le journaliste local fait vite comprendre le contexte : il est venu, il fera un article, mais il sait déjà que sa rédaction ne le publiera pas. La discussion n’en sera pas moins intéressante, et la radio RCF est là qui réalise une interview. A Clermont-Ferrand, nous rencontrons les responsables du parti écologiste. Les militants échangent et se mettent à travailler ensemble. La campagne s’organise.
Au soir, à l’occasion d’une halte dans une exploitation bio qui fait table d’hôte, c’est l’occasion d’échanger avec une maman engagée dans la création d’une « calandrette », ces écoles qui diffusent l’occitan comme le fait Diwan en Bretagne. Tout repose sur le militantisme, et il faut se donner sans compter. Un agriculteur venu du village voisin évoque sa conversion au bio, son entrée en rupture avec « l’agro-business » des industriels de l’agro-chimie et du matériel agricole dont les bénéfices engloutissent l’essentiel des aides de la PAC, et dont les abus mènent à la destruction des sols. Depuis qu’il a changé de modèle, ses terrains revivent grâce à la permaculture. Comment faire pour que l’Europe s’engage enfin dans la même direction ?
12 avril, en Savoie
La tournée savoisienne commence par une halte à Habère-Poche/Abère d’Amo, commune de la Vallée Verte qui nous avait accueilli en 1994 quand avec Max Simeoni nous avons lancé la Fédération Régions et Peuples Solidaires.
Après la photo-souvenir devant la plaque bilingue du village, nous rencontrons en Mairie plusieurs élus, notamment plusieurs maires, et des responsables d’associations culturelles qui font vivre la revendication d’une Région Savoie. Le MRS a organisé le débat qui est riche et passionnant. Visiblement une envie renouvelée d’agir anime le territoire, et la campagne RPS rencontre un écho que pas même les organisateurs de la réunion n’avaient anticipé.
Cela sera confirmé le soir même lors d’une réunion publique à Annecy qui reçoit un public fourni malgré le peu d’engouement que génère traditionnellement une campagne lors des élections européennes. Le mouvement savoisien est éclaté, mais l’ouverture prônée par le MRS et l’effet fédérateur de la campagne que je mène pour RPS joue à plein. S’y ajoute l’intérêt suscité par notre victoire électorale en Corse qui amène de très nombreuses questions. Une véritable dynamique s’exprime tout au long de la réunion. La campagne RPS renforce le mouvement savoyard et ramène vers la liste de Yannick Jadot un électorat de plus en plus pro-actif qui se mobilise pour permettre l’élection d’un député européen RPS.
13 avril à Perpinyà
En Catalogne, le procès de Madrid occupe les esprits, et en dit long sur le besoin de faire entendre à Bruxelles la dénonciation d’un procès politique qui s’inscrit dans la droite ligne des procès staliniens, où l’on veut condamner très lourdement des militants politiques irréprochables qui n’ont fait que défendre leur peuple et ses droits démocratiques.
Jordi Vera a organisé l’événement avec ma co-listière Amélie Cervello : conférence de presse au siège de leur parti, Oui au Pays Catalan, avec la participation d’un responsable du mouvement écologiste, puis réunion publique dans une salle dédiée aux activités associatives catalanes.
En ce samedi après-midi, la salle est pleine, et tous les partis catalanistes se sont associés, notamment Unitat Catalana. En Catalogne aussi, la campagne européenne de RPS a un effet fédérateur incontestable. Joan Ridaura, vice-Président de l’Assemblée Nationale Catalane dont la Présidente, Elisenda Paluzie, était à Bastia il y a un an, est venu apporter son soutien.
Là encore les questions sont nombreuses, l’adhésion à la démarche totale, et la mobilisation réussit à faire passer le message auprès d’un électorat qu’il faut convaincre qu’en mettant dans l’urne un bulletin « Jadot », c’est aussi le combat pour la Catalogne qui sortira renforcé.
L’affluence, la motivation et l’élan de mobilisation des participants à l’issue de la réunion rassurent : le message de RPS passe bien, la campagne est efficace.
14 avril, Trausse en Minervois
Le Maire de la Commune, Jean François Saïsset, militant du Partit Occitan, a organisé la rencontre avec la presse. La conférence de presse se tient en compagnie d’Alan Roch, responsable local du parti impliqué dans le tissu associatif occitan.
La presse est là, à qui le Maire fait part de son appel à voter pour la liste conduite par Yannick Jadot, sur laquelle je figure en neuvième position en tant que représentant de Régions et Peuples Solidaires.
L’accueil est chaleureux, et la presse se fera l’écho du soutien que nous recevons au cœur du Minervois, grande région viticole d’Occitanie, berceau avec les Corbières voisines de la révolte viticole des années 70 qui avait été immortalisée par les chants de Claude Martì. Le territoire a besoin d’Europe car la production viticole locale, après une longue crise, a trouvé ses débouchés dans toute l’Europe. Le Brexit inquiète car le Royaume Uni est un client important. L’Europe apparaît dès lors comme un enjeu concret et immédiat, et l’élection d’un député européen proche des identités territoriales une opportunité pour l’avenir.
A suivre….
François Alfonsi.
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