Ce sont des militants de ce combat là, des cinquante dernières années, qui prennent la parole, avec ce recul et cette volonté de voir se transmettre le flambeau du combat nationaliste, tout en se disant garants des valeurs qui ont prévalu à ces décennies de combat. Pour cela, ils se réfèrent notamment aux engagements du «Ghjuramentu » prononcé par les élus de la majorité nationaliste, et donc aux partis qui l’ont porté jusqu’à aujourd’hui.
Plus particulièrement, ils s’adressent aux composantes de Femu a Corsica et s’étonnent que la démarche, malgré le Congrès Constitutif qui s’est tenu le 15 octobre 2017 à Corti, n’ait pas encore aboutie complètement à un fonctionnement de parti politique à part entière auxquels tous s’étaient engagés afin de rassembler plus largement encore tous celles et ceux qui ont contribué à la victoire de décembre 2015.
Ces militants ont pris le nom de «Guardiani di a Memoria ». Ils expriment l’inquiétude et le malaise ressentis depuis des semaines par une très large partie de l’audience de Femu a Corsica.
Et nombreux sont ceux qui peuvent donc s’identifier à ce sentiment à la fois d’interrogation et d’exaspération. Arritti, ce n’est un secret pour personne, en fait partie. Le 10 décembre 2016, notre journal fêtait ses 50 ans sur ce thème de la naissance d’un grand parti à même de garantir l’ancrage aux responsabilités du mouvement national, et donc de soutenir les élus qui sont en première ligne parce que figurant aujourd’hui comme les seuls porte-paroles identifiés de Femu a Corsica.
L’Assemblée Générale du PNC l’avait affirmé à son tour, en septembre 2017, déclarant sa «mise en sommeil » et ouvrant la voie à la constitution du grand parti, pour répondre ainsi à l’appel lancé le 29 juillet de la même année par Gilles Simeoni, à Corti, dans un amphithéâtre comble et enthousiaste.
Ensemble, les trois composantes de Femu a Corsica – PNC, Chjama Naziunale, et Inseme pè a Corsica – lançaient alors la préparation d’un «Congrès Constitutif ». Durant tout l’été, plus de 1200 inscriptions ont été enregistrées pour participer au fameux congrès, des ateliers se sont tenus pour en préparer les textes fondateurs : statuts, déclaration de principes et charte éthique.
Enfin, le 15 octobre, plus de 1500 personnes sous chapiteau, issus des trois mouvements concernés mais plus largement encore de personnes venus de tous horizons, se sont rassemblés pour donner naissance au parti politique en gestation depuis 10 ans. «Fondamentaux, charte éthique et statuts, ce 15 octobre, Femu a Corsica a montré sa capacité d’auto-organisation et enfin dépassé le cadre éclaté qui était le sien jusque-là.
Inseme pè a Corsica, Partitu di a Nazione Corsa, Chjama Naziunale ont laissé définitivement la place à Femu a Corsica. » annonçait Arritti qui se faisait très largement l’écho des débats et des discours prononcés par chacun des leaders.
Une Coordination provisoire était mise en place, chargée d’organiser l’Assemblée générale qui doit mettre en route les instances du parti. Elle avait six mois pour tenir cette AG. Ce qui nous amène à ce mois d’avril 2018.
Entre temps, plusieurs régions se sont organisées pour faire vivre Femu a Corsica sur le terrain, mais, sans instances dirigeantes supérieures, difficile pour les militants de vraiment se déployer.
« I Guardiani di a Memoria » font donc là une piqure de rappel. Ils ont annoncé reprendre très bientôt la parole.
Arritti publie ici leur texte et attend avec impatience de pouvoir rendre compte de la suite de cette initiative.