Dangereuses manipulations policières

Ghjustizia è verità pè i nostri !!!

À quoi joue l’État ? La Corse, hélas, connaît trop bien ces manipulations.

Son histoire en regorge où les autorités versent dans la provocation la plus honteuse. Les dernières interpellations y ressemblent insupportablement. Le seul rappel des faits trahit l’évidence d’un grossier coup monté: un groupe de jeunes supporters agressés par la police de Reims alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer chez eux. L’un des jeunes perd l’usage de son œil par un tir de flash-ball, il est roué de coup alors qu’il est à terre. Pendant ce temps d’autres sont également frappés et on passe tout près de la catastrophe encore lorsqu’un jeune est renversé par un véhicule-bélier. Résultat ? Les jeunes sont interpellés, mis en examen et condamnés à la prison avec sursis et interdiction de stade. Ils font appel. Une grosse manifestation à Bastia se déroule dans le calme pour dénoncer l’abus de pouvoir policier. On découvre en marge des engins explosifs artisanaux… et c’est à quelques jours du procès en appel dans l’affaire de Reims, que les victimes se retrouvent toutes interpellées et mises en examen ! C’est quand même gros ! « Il y a une volonté très claire de criminaliser notre jeunesse » dénonce le collectif « Ghjustizia è verità pè i nostri » qui s’est créé et qui, contrairement aux forces répressives, conserve son calme et un grand esprit de responsabilité en refusant l’engrenage. «Nous ne consentirons pas à la radicalisation que l’on offre comme avenir à nos jeunes» déclare le Collectif. Simu à fiancu à elli. Eccu u messagiu di u cullettivu.

 

“Le procès qui devait se tenir devant la cour pour enfant de Bastia a été reporté car les bandes de vidéos surveillance saisies n’ont pas été envoyées par le parquet de Reims. Le jour de ce procès, 6 personnes, dont le point commun est d’être membres ou sympathisants de Bastia 1905 mais surtout d’avoir un rôle dans la manifestation de la vérité à Reims, sont inquiétées par la police judiciaire de Bastia… Et toujours aucune avancée dans l’enquête à Reims.

Ce n’est donc pas le hasard qui a voulu s’acharner sur Ghjilormu, jeune mineur tabassé sur la vidéo diffusée sur France 3 Corse Via Stella il y a quelques mois. Ni sur Jean-Philippe et Jean-Baptiste témoin du tir de Flashball, Julien renversé à deux reprises par les véhicules de la police rémoise, Adrien témoin de la violence policière qui s’est abattu sans raison et de façon disproportionnée sur de jeunes gens. Et bien évidemment sur Maxime, victime d’une tentative de meurtre et handicapé à vie.

Il y a clairement une double volonté, faire taire le combat du collectif pour la vérité, et une campagne de criminali- sation du procureur Bessonne à l’encontre de Bastia 1905, si l’on en juge par la conférence journalistique, où il n’hésite pas à les qualifier de « pseudos supporters», «à la triste réputation».

Au sein du collectif « Ghjustizia è verità pè i nostri », nous ne sommes pas compétents pour dire ce qu’est un pseudo- supporter ou un vrai, mais nous savons ce qu’est la présomption d’innocence, le secret de l’instruction mais aussi ce qu’est un procureur en droit. Et notamment qu’il requiert et agit au nom de la société, c’est à dire de nous tous et, à ce titre, nous trouvons le procureur de Bastia de plus en plus en décalage avec les aspirations de la société corse qui soutient ses jeunes, que ce soit dans la rue jusqu’aux élus de la Corse toutes tendances confondues. Il est désormais clair pour tout le monde que cette opération de police montée de toute pièce ne visait encore une fois qu’à vouloir discréditer, ceux qui sont des maillons essentiels des futures échéances judiciaires concernant l’affaire de Reims.

Ce harcèlement policier récurrent et cette judiciarisation systématique de nos jeunes sont insupportables. Précisons que les mises en examens concernent de l’ADN sur des vêtements ou des sacs, en aucun cas sur des cocktails Molotov ou autres boules de pétanque, dont personne ne sait si elles ont réellement existé, mais surtout parce que dès le départ de cette manifestation chacun connaissait les enjeux et la nécessité qu’elle se déroule dans le calme, ce qui fut le cas au grand désespoir des apprentis-sorciers toutes catégories confondues… Mais «salissez salissez, il en restera toujours quelque chose» dit un vieil adage. Alors pèle mêle, on a les gros titres de Corse-Matin qui veulent semer le doute et donc ne s’embarrassent pas des détails de la vérité, bien peu racoleuse dans le monde d’aujourd’hui, et on a des fausses infos relevant du secret de l’instruction qui se retrouve bizarrement dans des articles d’Europe 1 entre autres. Et comme il est de tradition et sans que cela n’ait rien à voir avec la musique on prononce des interdictions de stade et encore une fois on s’attaque aux libertés de cette jeunesse, pendant que les familles de Jean-Phi, Julien, Adrien sont convoquées au commissariat où l’on essaye de leur voler leur ADN.

Ces prélèvements sont systématisés et ouvrent la porte à toutes les manipula- tions. Alors jusqu’où va t-on aller dans cette fuite en avant? Quel message envoie-t-on à la jeunesse, quand l’affaire de Reims n’avance pas et que l’on continue le harcèlement policier ? Nous ne consentirons pas à la radicalisation que l’on offre comme avenir à nos jeunes.

Le collectif Ghjustizia è Verità Per i Nostri, sans aucune appartenance politique, veut se battre pour une justice honnête. Une mobilisation originale et surprenante qui restera pacifique sera organisée dans les jours à venir.

Nous espérons compter sur votre mobilisation. Non aux atteintes aux libertés fondamentales. Maxime, Ghjilormu clameront haut et fort leur innocence, et nous débordons d’énergie pour faire relever au grand jour la vérité des évènements de Reims.

Ùn cappieremu mai ».