Dès le lendemain du scrutin, Jean Félix Acquaviva interpellait le gouvernement sur la nécessité d’ouvrir un dialogue sans tabou sur la question de l’autonomie de la Corse. Étrange réponse que celle du Ministre, qui dit être ouvert au dialogue mais qui renvoie avant tout la majorité nationaliste à un travail de gestion… Si on rapproche cette réponse des déclarations toutes aussi décevantes d’autres personnalités du gouvernement, que ce soit le Garde des Sceaux sur la question de l’amnistie et du rapprochement des prisonniers politiques, ou de la «Madame Corse » du gouvernement, Madame Gourault qui paraît ne pas savoir que la Corse est une Collectivité territoriale à statut particulier, et non pas un simple « département dans la République»… Paris reste fermé et ne semble toujours pas avoir pris la mesure du tremblement de terre politique qui s’est opéré en Corse le 10 décembre 2017. Affligeant !
« Monsieur le Premier Ministre, Ce vieux peuple de Méditerranée qu’est le peuple corse, composé de Corses d’origine et d’adoption, a parlé de manière claire et largement majoritaire. C’est un fait politique et historique incontestable.
La signification de ce vote ne peut être interprétée de manière élastique.
Les Corses ont dit que la langue corse était le fondement profond de leur identité, qu’il fallait lui redonner une utilité sociale par l’officialisation. Celle-ci ne s’opposant nullement au Français.
Les Corses ont dit qu’il fallait mettre un terme à la spéculation immobilière galopante aliénant les résidents insulaires.
Les Corses ont dit qu’il voulait un statut d’autonomie avec un pouvoir législatif et réglementaire direct dans des domaines impactant leur vie quotidienne.
Le statut de 2002 octroyé à l’île s’est révélé inopérant quant à l’adaptation aux spécificités.
L’autonomie, c’est une notion claire en droit, ce n’est pas l’adaptation aux normes de Paris vers la Corse, ni donner aux Préfets la capacité d’adapter les lois.
Cela serait un déni de démocratie et un centralisme déguisé.
L’autonomie, c’est le transfert direct de responsabilité et de pouvoir législatif à une assemblée délibérante territoriale élue par le peuple.
En démocratie, lorsque le peuple s’exprime clairement sur ces questions, c’est la Constitution que l’on doit changer, pas le peuple.
Les Corses ont dit qu’ils voulaient sortir de cinquante ans de conflits avec Paris et ils veulent que la paix soit effective, que les prisonniers soient rapprochés, parce que c’est la loi.
Et pour sortir du conflit de cette importance qui a provoqué tant de drames de tous côtés, il conviendra d’envisager l’amnistie lorsque celle-ci se posera.
Pour faire la paix, il faut souvent avoir plus de courage que pour faire la guerre.
Les Corses n’attendent pas que l’on élude les vraies questions sur lesquelles ils se sont prononcés, ils attendent un dialogue sans tabou sur ce projet engageant leur avenir.
Monsieur le Premier Ministre, deux voies s’offrent à vous : soit celle de la crispation, de la défiance qui nous a été manifestée jusqu’à ce jour ; soit celle de donner au dialogue avec la Corse la vraie dimension que mérite ce peuple qui vous a parlé franchement, M. le Premier Ministre, nous vous demandons solennellement, au nom de l’ensemble des Corses, dont nous sommes, ici, les représentants légitimes : Êtes-vous prêt à réaliser, avec nous, ce statut d’autonomie, à saisir les mains qui se tendent, à consolider la paix, et à construire enfin des ponts entre Paris et la Corse au lieu de réaliser des murs ? »
La réponse du Ministre de l’intérieur, Gérard Collomb
« Lorsque on est élus, il faut être à la hauteur des attentes de ses concitoyens »
« Monsieur le député Acquaviva,
Tout d’abord, comme Monsieur le Premier Ministre l’avait fait hier, je veux commencer par saluer la victoire de la liste qui l’a emporté hier, comme je veux féliciter d’ailleurs les 63 membres de l’assemblée de Corse.
Demain, la majorité qui l’a emporté sera évidemment l’interlocuteur du gouvernement, et nous entendons dialoguer avec cette majorité. Mais vous le savez, toutes les victoires obligent aussi, j’en sais quelque chose. Celles et ceux qui les ont emporté peuvent certes toujours se défausser sur une autorité supérieure, mais pour avoir vécu cette situation en tant qu’élu local, cela ne saurait suffire à celles et ceux qui vous ont élus. Il faut pour eux transformer cette victoire en actes, répondre aux grands défis qui peuvent être ceux de la Corse. Ceux de la croissance économique, et donc de l’emploi pour tous les jeunes Corses. Celui du logement pour chacun. Celui du cadre de vie mais aussi les sujets aussi banals mais importants que ceux de la gestion des ordures ménagères ou de la prévention des feux de forêts. Bref, lorsque on est élus, et qu’on a des pouvoirs aussi étendus que l’a cette collectivité unique, il faut être à la hauteur des attentes de ses concitoyens. Mesdames et Messieurs les députés, vous pouvez compter sur le gouvernement pour avoir un dialogue de qualité mais un dialogue exigeant. Nous décentralisons mais en même temps nous voulons rassembler toute notre nation. »
QAG-JFA-13-12-2017-Elections territoriales en Corse
QUESTION AU GOUVERNEMENT #PeACorsica #QAG #DirectANMonsieur le Premier Ministre,Ce vieux peuple de Méditerranée qu’est le peuple corse, composé de Corses d’origine et d’adoption, a parlé de manière claire et largement majoritaire.C’est un fait politique et historique incontestable.La signification de ce vote ne peut être interprétée de manière élastique.Les Corses ont dit que la langue corse était le fondement profond de leur identité, qu’il fallait lui redonner une utilité sociale par l’officialisation. Celle-ci ne s’opposant nullement au Français.Les Corses ont dit qu’il fallait mettre un terme à la spéculation immobilière galopante aliénant les résidents insulaires.Les Corses ont dit qu’il voulait un statut d’autonomie avec un pouvoir législatif et règlementaire direct dans des domaines impactant leur vie quotidienne.Le statut de 2002 octroyé à l’île s’est révélé inopérant quant à l’adaptation aux spécificités.L’autonomie, c’est une notion claire en droit, ce n’est pas l’adaptation aux normes de Paris vers la Corse, ni donner aux Préfets la capacité d’adapter les lois. Cela serait un déni de démocratie et un centralisme déguisé.L’autonomie, c’est le transfert direct de responsabilité et de pouvoir législatif à une assemblée délibérante territoriale élue par le peuple.En démocratie, lorsque le peuple s’exprime clairement sur ces questions, c’est la Constitution que l’on doit changer, pas le peuple.Les Corses ont dit qu’ils voulaient sortir de cinquante ans de conflits avec Paris et ils veulent que la paix soit effective, que les prisonniers soient rapprochés, parce que c’est la loi.Et pour sortir du conflit de cette importance qui a provoqué tant de drames de tous côtés, il conviendra d’envisager l’amnistie lorsque celle-ci se posera. Pour faire la paix, il faut souvent avoir plus de courage que pour faire la guerre.Les Corses n’attendent pas que l’on élude les vraies questions sur lesquelles ils se sont prononcés, ils attendent un dialogue sans tabou sur ce projet engageant leur avenir.Monsieur le Premier Ministre, deux voies s’offrent à vous :Soit celle de la crispation, de la défiance qui nous a été manifestée jusqu’à ce jour ;Soit celle de donner au dialogue avec la Corse la vraie dimension que mérite ce peuple qui vous a parlé franchement,M. le Premier Ministre, nous vous demandons solennellement, au nom de l’ensemble des Corses, dont nous sommes, ici, les représentants légitimes :Etes-vous prêt à réaliser, avec nous, ce statut d’autonomie, à saisir les mains qui se tendent, à consolider la paix, et à construire enfin des ponts entre Paris et la Corse au lieu de réaliser des murs ?
Publié par Jean-Felix Acquaviva sur mercredi 13 décembre 2017