« La crise catalane est une crise européenne »

François Alfonsi, eurodéputé Femu a Corsica de l’ALE, et Romain Colonna, élu Femu a Corsica de la majorité territoriale à l’Assemblée de Corse, ont rencontré au siège de « La Casa de la República Catalana » Carles Puigdemont, président de la Generalitat de Catalunya, en exil en Belgique.

Ils lui ont notamment porté le message de solidarité du Président de l’Exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, et de Femu a Corsica.

 

Président légitime de la Catalogne, contraint à exil en raison de la répression politique qui sévit en Espagne, Carles Puigdemont continue d’incarner la volonté du peuple catalan telle qu’elle s’est exprimée lors du referendum pour l’indépendance du 1er octobre 2017.

Élu député européen en mai 2019, avec une large victoire électorale et plus d’un million de voix en sa faveur, il est pourtant empêché de siéger au sein du Parlement de Strasbourg, ce qui est un déni de démocratie que nous combattons avec force. L’État espagnol, dans sa dérive autoritaire et répressive, entraîne toute l’Europe dans une voie antidémocratique.

L’Assemblée de Corse, par le vote de plusieurs motions de soutien, d’autres élus au Sénat (41 sénateurs) et à l’Assemblée nationale (52 députés), ont adressé des messages pour le rétablissement des élus catalans dans leurs droits. Mais l’État français et le Président Macron continuent de soutenir un État espagnol en pleine régression post-franquiste.

Dans quelques jours, le tribunal suprême espagnol rendra son verdict dans le procès engagé contre ceux, élus et associatifs, qui ont soutenu le référendum du 1er octobre 2017. On s’attend à un jugement inique et nous devons être prêts pour la mobilisation qui va suivre.

La répression que l’État espagnol oppose à la revendication nationale catalane, refusant tout dialogue malgré la majorité absolue des sièges que le mouvement indépendantiste a obtenue aux élections de la Generalitat, doit être combattue. Elle met l’Europe en situation de crise démocratiquprofonde.

Nous connaissons en Corse une attitude similaire de la part du pouvoir politique central actuel. Cette orientation menace une paix qui, pour être durable, doit s’appuyer sur un véritable dialogue. Le peuple corse et le peuple catalan aspirent à être respectés dans leurs choix démocratiques respectifs. C’est ce qui nous rapproche face à des États qui, par la résurgence d’un passé franquiste pour l’Espagne, ou par tradition jacobine pour la France, entravent la construction d’une Europe démocratique fondée sur le respect des peuples et la diversité qui est sa devise.

Nous continuerons d’affirmer la solidarité Corsica-Catalunya dans les mois à venir et nous prendrons part aux mobilisations qui s’annoncent au lendemain du verdict du procès indigne qui est fait aux prisonniers politiques catalans.

Il en va de l’avenir démocratique de l’Europe.

François Alfonsi.