On se souvient qu’en septembre dernier, réunies en Congrès à Orléans, les Régions de France avaient claqué la porte, furieuses du non-respect par le gouvernement Macron-Philippe des engagements financiers pris par leurs prédécesseurs.
Soit une coupe de 450 millions d’euros sur les promesses faites aux régions !
Ces mêmes Régions étaient à nouveau réunies en Conférence nationale ce mardi 13 décembre à Cahors. « L’État doit comprendre, expliquent-elles dans un communiqué, que le redressement du pays ne pourra pas se faire seulement et uniquement depuis Paris. Il repose sur la mise en œuvre d’un véritable pacte girondin avec les territoires et notamment avec les Régions. Les Régions sont en effet l’échelon pertinent de l’innovation, de l’expérimentation, de l’efficacité et de la rapidité de la mise en œuvre des politiques publiques ».
Ainsi, les Régions appellent « l’État à se recentrer sur ses missions régaliennes au sens large (sécurité, défense, affaires étrangères, fiscalité) » et s’offusquent qu’il morde sur leurs compétences : « Toutes les grandes priorités du Président de la République concernent des compétences des Régions (aménagement du territoire, mobilité, développement économique, formation professionnelle et apprentissage) »…
Les Régions veulent être associées aux décisions… mieux, elles aspirent à plus d’autonomie et c’est à croire que les revendications corses leurs donnent des ailes… «Attribution d’un pouvoir réglementaire délégué aux collectivités locales qui le souhaitent ; différenciation durable des compétences entre des collectivités d’un même niveau en fonction de la diversité des territoires ; toilettage de l’organisation institutionnelle du pays et clarification des compétences entre collectivités locales et avec l’État ; mise en place d’un cadre financier stabilisé jusqu’en 2022 […] nous demandons par ailleurs que les difficultés notamment financières des Régions et des collectivités d’outre-mer soient réellement prises en compte »… à croire que ce qui se passe en Corse commence à éclairer la réflexion ailleurs… Preuve en est, la Corse est cité dans le communiqué, et c’est une première ! «Alors que les élections territoriales en Corse des 3 et 10 décembre et leur résultat sans équivoque ont créé un fait politique majeur, nous demandons au gouvernement de prendre en compte la volonté affirmée de dialogue manifestée par MM. Simeoni et Talamoni et d’ouvrir avec eux un dialogue sans tabou permettant de régler l’ensemble des questions politiques qui se posent en Corse » !!! Chjìbba !
«C’est dans ces conditions que le dialogue entre l’État et les régions pourra réellement se renouer et des relations de confiance s’instaurer » ajoute le communiqué.
Le lobbying politique de nos présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée de Corse commence à payer.