Arritti l’avait annoncé, ce fut un grand moment ce vendredi 20 mai au Spaziu Culturale de Biguglia. Magique mariage des voix, mélodies des deux rives de la Méditerranée, qui s’entrecroisent, se fondent l’une dans l’autre, s’épousent à merveille !
Ce spectacle est né d’une idée un peu folle, ou pour le moins osée, celui de faire se rencontrer le groupe Missaghju qui chante depuis près de 30 ans sur la scène musicale corse, et « la diva » Ghada Shbeir. On dit d’elle qu’elle est « la voix d’or » de ce monde oriental qui ne cesse de créer, autant que de souffrir. Ghada Shbeir a comblé le public du Spaziu. Que d’émotion dans ces mélodies et cette voix qui face frighje a pella, que d’émotion encore dans l’union de ces voix du sud, la Corse, le Liban, même profondeur d’âme, même culture tourmentée, contrariée, étouffée, même aspiration venue du fond des âges pour vivre ce moment d’émotion.
Ghada Shbeir chante en arabe essentiellement, mais les introductions d’Alain Gherardi, les mélodies, les images projetées sur ces toiles plissées en forme de voiles comme autant d’invitations au voyage, et, surtout, la puissance de la voie, comble cette barrière qui in fine n’en est pas une, tant se rejoignent les cultures et l’histoire de ces deux peuples de Méditerranée, l’amour qu’ils transmettent à travers les âges, les témoignages de leurs souffrances, leurs aspirations à la liberté et l’attachement à leur terre. Le public ne s’y est pas trompé, qui a ovationné et rappelé plusieurs fois les chanteurs en fin de soirée. Mais le message va au-delà du magnifique spectacle offert, il est celui d’un échange culturel qui doit se prolonger, d’abord en un disque Spirit/spìritu, mais aussi on l’espère en se produisant après Biguglia, pourquoi pas dans plusieurs pays du moyen orient, à commencer par le Liban…
Merci à « la voix d’or » de Ghada Shbeir, merci à Missaghju et ses appétits de création, merci à la commune de Biguglia pour nous avoir offert ce beau moment de culture. •