Au pays des polyphonies, il est un genre musical qui séduit aussi les jeunes au point de créer son originalité. Nalla est un jeune rappeur corse qui mérite d’être découvert…
Comme tout ce qui bouscule les sociétés, le rap a d’abord été marginal… Apparu aux États-Unis à la fin des années 70, il naît parmi les populations noires des ghettos newyorkais qui dansent et chantent le hip hop comme une révolte. Il tire son nom de l’argot de ces quartiers et s’étend vite à toute l’Amérique et à la Jamaïque en prenant encore plus de rythme parlé sur un instrumental saccadé. C’est un moyen d’expression de la souffrance, l’injustice, la colère des quartiers populaires où qu’ils soient. Il gagne la France début des années 80 et se développe avec une originalité plus posée, plus positive, plus poétique alors qu’aux États-Unis où il devient plus dur avec le hardcore… En France encore il gagne d’abord les quartiers populaires et les tranches les plus jeunes qui se reconnaissent dans ce mélange de mélancolie et de révolte. Les groupes se multiplient au point d’être présentés et de remporter des Victoires de la musique, il engendre ainsi des stars. À la fin des années 90, le rap a gagné le monde. Il a ses codes, s’apprend, se diversifie, plus radical ou plus cool, parfois décadent, mortifère même, parfois porteur d’espoir, il reste très populaire. Et il a même réussi à gagner la Corse…
Nalla, de son vrai nom Allan Romantini, n’a que 25 ans. Pourtant, il est auteur, interprète de rap depuis plus de 10 ans, tout gosse le rap l’aide à canaliser ses émotions. Il s’est révélé au grand public en 2021 lors de la sortie de son premier album de son triptyque grâce auquel il a pu aussi se produire à Poghju Mezana en première partie de Hatik, rappeur et acteur français, ou lors d’évènements musicaux consacrés au rap. Pas de secret, pour les artistes quel que soit leur genre musical, pour percer, il faut produire des albums et que la presse s’en empare… Arritti souhaite lui donner un coup de pouce. Allez donc découvrir ce jeune talent sur les plateformes, sa chaîne Youtube ou sa page Facebook !
En 2022, après son premier album « Parano » (MB Production), il sort son second « Mort » avec Dystopia Prod et a déjà 46 titres à son actif, et des centaines dans son tiroir. C’est aussi un créateur de clips vidéo, pour ses propres titres, mais aussi pour d’autres, voire pour le cinéma. Il a notamment produit une bande annonce d’un court métrage pour dénoncer la violence contre les arbitres dans les stades de football. Il a organisé un Open Mic (micros libres) sur le rap en 2019. Il a notamment accompagné GIM’S lors de sa venue en Corse la même année. En 2021, il s’affirme avec un nouveau style, plus détendu, « j’ai mûri » dit-il. Il se produit à l’auditorium de Pigna, sort l’album « Vie », ainsi que trois clips vidéo, passe de plus en plus sur les radios, produit encore deux clips de son album « Mort », et est programmé en première partie du rappeur Kikesa, sur la scène des Musicales de Bastia. Il est aussi à quatre reprises sur la scène de la Foire de Marseille où il est repéré par la radio locale Radio Star. Il participe parmi 6 rappeurs à l’Open Mic du MCUC (mouvement pour la culture urbaine en Corse), fait encore la première partie du spectacle de Jean Charles Papi à Munticellu l’été dernier et aspire à faire du rap son métier.
Arritti a déjà un peu parlé de lui en évoquant le premier long métrage du film « L’Ultime rivage » réalisé par Sébastien Roussin et produit par Angels Film SA, pour lequel Nalla signe la musique du film, magnifiquement adaptée au scenario. On l’y retrouve même dans un rôle !
Nalla a la chance d’être entouré d’une équipe et son père assure sa promotion. Il est doué d’une sensibilité d’artiste qui lui permet de retranscrire ce qu’il ressent et perçoit du monde au travers de textes riches en punchlines, spécialités des rappeurs pour faire des chutes de manière un peu stuzzicaghjola ou porteuse de message ou de leçon de vie, parfois en appelant une suite, un peu – bien sûr dans un tout autre genre – à la façon des chjami è rispondi de nos traditions. Il aspire d’ailleurs à « amener une culture rap en Corse ». Alors, pourquoi pas un titre en langue corse ? Scumessa ?
Prochain single en attendant : leMouv’ prévu fin février. •
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