i messaghji d'Edmond Simeoni

Viulenza

Suite de notre rubrique ouverte il y a trois semaines : « Les messages d’Edmond Simeoni ». Un nouveau drame vient de frapper la Corse. L’assassinat de Maxime Susini, militant engagé, aurait certainement fait réagir le père du nationalisme moderne. Il combattait la violence et exécrait le meurtre et les dérives de toute nature. En 2011, il confiait à notre confrère Corse-Matin : « La violence de droit commun est lourde et génératrice de drames humains insupportables pour une petite société comme la nôtre. On le constate malheureusement tous les jours dans vos colonnes. Cette violence prospère sur le terrain du mal développement, du culte des armes, de l’argent facile et du rapport de force. Il y a là incontestablement la matrice d’un système mafieux ou prémafieux. L’antidote le plus sûr à ces dérives se situe dans le fonctionnement démocratique de notre société. La démocratie non pas comme un argument d’estrade, mais comme une pratique quotidienne et généralisée. Réapprendre à se parler, et à s’écouter, poser lucidement et sans tabou les problèmes, c’est déjà faire un pas vers leur solution ». Edmond nous a quitté, mais ses paroles résonnent toujours dans nos consciences. À nous de savoir bâtir sur le socle qui le guidait. Le texte ci-dessous a été diffusé sur son blog le 30 juillet 2018, puis publié dans son ouvrage « Corse, l’inéluctable liberté » paru aux Éditions Alain Piazzola.

 

«Corses, vous devez comprendre que ce ne sont pas les options démocratiques libérales, de gauche, ou nationalistes qui sont déterminantes aujourd’hui pour la Corse. Toutes ces options ont un immense champ démocratique pour s’exprimer et les élections périodiques pour les jauger.

Le danger vient de la coalition potentielle des affairistes, des opportunistes, des assoiffés de pouvoir qui ont pour objectif la prise du pouvoir par des factions et par des coteries – une seule religion, l’argent, un seul terreau, le non-droit, et le piétinement de la démocratie.

Il n’y a qu’un seul remède ; le recours au peuple en l’informant, en le mobilisant, sur le terrain, de manière concrète et concertée par la création de collectifs, de plateformes trans-courants sur des valeurs, des principes communs à tous les démocrates et gens de progrès.

Le peuple ne sera libre que lorsque l’État finira – contraint et forcé – par admettre son existence et ses droits ; et la nation ne sera construite que lorsque les forces de progrès trouveront dans cette démocratie la seule arme de leur engagement et dans leur volonté de mettre en échec les fossoyeurs potentiels de notre projet d’émancipation.

Ce combat aussi sera gagné parce qu’il ne peut pas être perdu et nous, et tous les démocrates, dans le strict respect de nos différences et de notre option respective, n’avons pas le droit de le perdre. Vinceremu. »