Initiative prise par les institutions européennes pour rapprocher les citoyens de l’Europe, la Conférence sur l’avenir de l’Europe n’aura pas rempli toutes ses promesses. Ce processus qui a impliqué des citoyens, des députés européens, des représentants du Conseil et de la Commission de l’Union Européenne, ainsi que les États membres, a duré plus d’un an et devrait être suivie de réformes. L’Alliance Libre Européenne (qui forme en alliance avec les Verts le 4e groupe du parlement européen) s’est impliqué pleinement dans le débat et a fait des propositions fortes comme celle d’un mécanisme européen de règlement démocratique des conflits sur le droit à l’autodétermination. Hélas cette proposition qui conforterait l’Europe dans un rôle de moteur de paix, n’a pas été retenue par la Commission mais l’ALE entend poursuivre ce débat et le mener à son terme. François Alfonsi intervenait à ce sujet en plénière du parlement européen ce 3 mai 2022.
« La conférence sur l’avenir de l’Europe devait être l’événement marquant de la mandature de ce parlement. Elle est restée malheureusement trop ignorée du grand public car elle a été étouffée à la fois par la pandémie et par la faible implication des gouvernements et des partis politiques. Elle a été affectée aussi malheureusement par une certaine volonté d’en limiter le contenu. Cependant, un débat est lancé et il doit continuer, c’est essentiel pour l’avenir de l’Europe.
Parmi les questions cruciales ignorées dans les conclusions adoptées, il y a le droit des peuples à décider démocratiquement de leur avenir. Il est posé par exemple en Catalogne ou en Écosse. Il se pose aussi de façon dramatique en Ukraine depuis les dernières semaines. Sur la plateforme digitale qui permettait l’expression libre des citoyens, la proposition de débattre d’un mécanisme européen de clarté démocratique pour contribuer à la résolution d’éventuels conflits de souveraineté a été la deuxième proposition la plus soutenue. Mais elle a été écartée des conclusions de la Conférence finalement publiée.
Si l’Europe n’a pas le courage de formuler des propositions démocratiques pour résoudre les conflits de souveraineté, y compris contre la volonté d’États membres nostalgiques du siècle dernier, elle prend le risque d’être affectée par des crises graves dans l’avenir.
Pour ce qui nous concerne, nous continuerons à soutenir une telle proposition. L’Europe doit faire en sorte de contribuer à l’avenir de tout citoyen, et de contribuer à l’avenir aussi de tous les peuples qui la composent, en leur assurant la possibilité d’exercer leur droit à l’autodétermination qui est un droit fondamental.
Ce droit ne peut être bafoué par le véto opposé par les États membres. Il doit être ouvert à tous les peuples d’Europe qui le désirent. » •