En séance plénière du Parlement européen ce 13 décembre, lors du débat sur le bilan des mesures visant à renforcer la transparence et la responsabilité des institutions européennes un an après l’affaire du Marocco Gate (scandaleuse affaire de corruption révélée en décembre 2022 où le Maroc a été accusé d’avoir cherché à influencer pendant des années les décisions du Parlement européen, notamment pour contrer le soutien au Sahara Occidental, en versant dons et autres cadeaux somptueux…), François Alfonsi a interpellé fermement la Commission européenne sur ce problème démocratique de fond.
«Madame la Commissaire, Ce ne sont pas quelques mesures prises suite au scandale qui méritent vraiment un débat. Il nous faut plutôt parler des faits qui ont été révélés et de leurs conséquences politiques majeures. Le rayonnement international du Parlement européen tient beaucoup au « soft power » démocratique qu’il exerce en étant la caisse de résonance de tous ceux qui combattent les dictatures dans le monde.
Le scandale survenu entame la crédibilité de tout le Parlement, et ce dont notre Parlement a besoin d’une véritable autocritique de nos dysfonctionnements, au sein des Groupes, au sein des commissions concernées.
Et il nous faut aussi parler des corrupteurs ! N’a-t-on rien à dire sur le Qatar ? N’a-t-on rien à dire sur le Maroc ? N’a-t-on rien à dire sur sa colonisation illégale du Sahara occidental qui est à l’origine de ce scandale retentissant ? N’aurait-on pas dû tirer la leçon des condamnations de la Cour de Justice de l’Union européenne dans ce dossier qui implique la complaisance de plusieurs hauts fonctionnaires de la Commission ?
Hier nous avons attribué le prix Sakharov aux femmes qui luttent en Iran. Au même moment la presse s’est faite l’écho de manoeuvres éhontées autour du prix Sakharov !
Ce n’est pas un débat sur des mesures législatives ou de règlements bureaucratiques qui suffira. Il faudra un débat politique où les responsables et ceux qui les ont nommés dans leurs fonctions, rendent des comptes. »