Le 28 février 1992, Jean-Marie Le Pen est empêché d’atterrir à Bastia et son avion est dérouté à Calvi. Son meeting à Aiacciu est annulé par la préfecture le soir même. « Jean-Marie Le Pen est le symbole du fascisme, de la répression et de l’intolérance », nous sommes loin du temps où les propos de Jean Giambelli, alors militant de la Cuncolta, étaient largement partagés. En 2022, Marine Le Pen fait 58.08 % en Corse au second tour des élections présidentielles, en 2024 la liste de Jordan Bardella remporte 40,76 % des suffrages aux Européennes. Voici une sélection des nombreuses positions et votes de l’extrême droite contre les régions et contre la Corse au cours de ces dix dernières années.
2015. Marine Le Pen souhaite renforcer les pouvoir des préfets (programme du Front national, 2015).
– Marine Le Pen est contre la décentralisation des pouvoirs (programme du Front national, 2015).
– La reconnaissance des langues régionales est « un attentat contre l’unité de la France et l’indivisibilité de la République », Florian Phillipot (déclaration, 2015).
– À noter aussi sur la question des langues, en 2013, le retentissant vote contre le rapport François Alfonsi sur les langues menacées de disparition et la diversité linguistique en Europe de la part des trois élus FN de l’époque : Jean Marie Le Pen, Bruno Gollnich et Philippe de Villiers… Un rapport heureusement adopté à une écrasante majorité.
2017. Marine Le Pen souhaite la suppression des régions et des intercommunalités (programme de l’élection présidentielle 2017).
2021. Éric Zemmour refuserait les prénoms corses en premier prénom s’il était élu président de la République française (campagne présidentielle, 2021).
2022. Marine Le Pen s’oppose à la loi Molac et à l’enseignement des langues régionales à l’école (déclaration dans Le Point). Elle déclare sur RFI : « La langue de la République, c’est le français ».
– Éric Zemmour se déclare contre l’autonomie de la Corse : « l’autonomie est une basse manœuvre électoraliste ».
– L’extrême droite s’oppose au rapport sur les îles, soutenu par François Alfonsi et voté au Parlement européen à une large majorité.
2023. Sébastien Chenu, député du Rassemblement national, indique que le RN est opposé aux statuts particuliers « que ce soit pour la langue ou la résidence » (déclaration à Aiacciu, 2023).
– Sébastien Chenu toujours, déclarait à propos du processus de Beauvau : « À force de tripatouiller, de donner des statuts parallèles, de donner des idées d’autonomie ou d’aller dans le sens de l’autonomie réclamée par certains, on déconstruit l’unité nationale (…) On ne votera pas cette autonomie. On n’est pas favorable à ce que la Corse devienne autonome avec un statut sur les résidents, avec un bilinguisme, etc ». •