En 1967 était fondée l’ARC quelques semaines après la création du journal Arritti en décembre 1966, dont nous fêtions « i 50 anni » dans le numéro spécial de décembre l’an dernier. De la naissance d’une démarche autour de quelques pionniers, à la majorité absolue, très large (56,4 %) et très nette obtenue par Gilles Simeoni le 10 avril 2017, c’est bien un demi-siècle d’Histoire qui s’est écrit, et qui ouvre à la Corse les portes de son avenir. 2017 restera pour jamais une année historique.
La réunion du théâtre de Bastia en décembre 2016 avait deux objectifs en ligne de mire, la création du mouvement Femu a Corsica, héritier naturel de l’ARC, et la confirmation par une majorité absolue des sièges en décembre 2017 de l’Exécutif élu avec une majorité relative en décembre 2015.
Ce n’est pas seulement une majorité absolue des sièges qui a été gagnée, mais une majorité absolue des voix, et même au-delà de 55 %, seuil internationalement admis pour entériner une décision sans discussion possible.
Passer de 25 %, score cumulé Femu a Corsica et Corsica Lìbera au premier tour 2015, à 35 % au second tour était déjà une progression remarquable. Et les observateurs présents dans les bureaux de vote l’avaient interprétée en observant, notamment dans les zones urbaines, des groupes de jeunes venus voter beaucoup plus nombreux : c’est la jeunesse dans son ensemble qui avait alors décidé d’appuyer le projet pour la Corse correspondant à la liste conduite par Gilles Simeoni.
Puis la mandature 2015-2017 a balayé les peurs irrationnelles que les forces conservatrices avaient instillées, année après année, dans de nombreux esprits : non le vote nationaliste n’est pas « l’aventure » proposée à la Corse, c’est au contraire une démarche de responsabilité et d’engagement comme la Corse n’en avait jamais connu auparavant.
Les Corses se sont reconnus dans les actes et les discours de l’Exécutif, et dans son engagement pour la Corse dans son ensemble, pour le peuple corse dans sa diversité, pour la justice et la solidarité, pour une gestion équitable et non partisane des fonds publics.
Mois après mois, les éléments moteurs de la «Corse entreprenante », celle qui imagine l’avenir sans avoir à faire allégeance à un pouvoir parisien, quel qu’il soit, ont compris que Femu a Corsica, et l’alliance Pè a Corsica, était le seul chemin pour accomplir leur ambition.
Les résultats du 10 décembre 2017 nous donnent à tous un grand espoir. Ils nous donnent aussi une grande responsabilité.
Le peuple corse nous a gratifiés de sa confiance.
Si nous en sommes dignes, il n’y aura plus de retour en arrière.
Le 10 décembre 2017, une page s’est tournée. L’Histoire du Peuple Corse poursuit sa longue marche !
François Alfonsi.