La dépêche AFP rédigée à l’occasion de la venue en Corse du candidat des écologistes, reprise intégralement par le Monde, largement relayée dans toute la presse écrite et audiovisuelle, a acté l’entrée en campagne d’un projet pour la Corse, celui d’une autonomie de plein droit et de plein exercice. L’engagement très fort du candidat Yannick Jadot, un parmi les six candidats majeurs de ce scrutin, va obliger les autres à se positionner, et donner une visibilité nouvelle dans la campagne aux enjeux concernant l’avenir de la Corse.
La rencontre entre Yannick Jadot et Gilles Simeoni n’était pas que protocolaire car le contact est depuis longtemps établi entre eux. Lors de la campagne des européennes, quand Yannick Jadot a réalisé avec la liste qu’il conduisait 13,5 % des voix (22,05 % des voix en Corse), les rencontres ont déjà été nombreuses, en Corse, et aussi à Paris, lors du grand meeting de clôture de la campagne électorale, durant lequel Gilles Simeoni avait prononcé un discours de soutien très applaudi.
Cette proximité entre écologistes et régionalistes remonte à loin. Ce partenariat a commencé en 1988 (il y a 34 ans !), déjà lors d’une élection présidentielle, avec l’Union du Peuple Corse dont Max Simeoni était le secrétaire national, et les Verts dont le candidat était Antoine Waechter.
Ainsi étaient affirmés pour la première fois :
– l’inscription du mouvement autonomiste corse dans une démarche écologiste déjà manifestée par de nombreuses mobilisations de terrain (lutte contre les boues rouges, contre la spéculation immobilière, etc.) ;
– le soutien du mouvement écologiste aux revendications essentielles de la Corse : reconnaissance du peuple corse, autonomie de la Corse, valorisation de la langue et de la culture corses ;
– le partage de valeurs essentielles : action démocratique, refus de la violence politique, projet européen, développement durable
Max Simeoni a été ensuite élu député européen sur la liste conduite par Antoine Waechter en 1989. Je l’ai été en 2009, et à nouveau en 2019.
Dans la campagne électorale qui commence, Yannick Jadot a été le premier à choisir d’inscrire un déplacement en Corse à son agenda, après avoir été le premier, et le seul à ce jour parmi les candidats, à prendre une position tranchée en faveur du rapprochement des prisonniers, malgré les polémiques hexagonales, répétant lors de sa conférence de presse de Bastia : « il faut que le droit s’applique ».
Ses engagements électoraux ont été clairs et nets :
« Il y a incontestablement ici un peuple corse qui a une histoire, une langue, une culture, une fierté, ce qui est parfaitement légitime et qu’il faut reconnaître. »
« Les écologistes sont des régionalistes, particulièrement pour la Corse, il y a besoin de construire une relation forte et apaisée entre l’État français et l’île. »
« Les cinq ans qui viennent doivent être cinq années de sortie d’une relation de défiance. Il y a eu beaucoup d’évolutions menées côté Corse. Il est temps que du côté de l’État soient également entamées des évolutions. »
« Nous sommes d’accord (avec Gilles Simeoni) sur la perspective d’un statut d’autonomie de plein droit et de plein exercice. Nous sommes d’accord sur le rapprochement des prisonniers. »
« Il faut qu’on expérimente en Corse, selon des modalités à trouver, les moyens de lutter contre la spéculation foncière. »
« Je souhaite, dans cette relation nouvelle que nous mettrons en place avec la Corse, pousser toutes les logiques d’autonomie : autonomie politique, autonomie économique, autonomie énergétique, autonomie alimentaire. La Corse n’a pas vocation à être une île où l’on importe à peu près tout ce dont on a besoin. »
Yannick Jadot s’est aussi prononcé pour l’enseignement immersif et s’est engagé aux modifications constitutionnelles nécessaires pour lever la censure du Conseil Constitutionnel à propos de la loi Molac.
J’ai annoncé lors de la conférence de presse organisée lors de son déplacement à Bastia mon soutien officiel à Yannick Jadot. J’engage tous ceux qui ont à cœur un autre avenir pour la Corse à en faire autant ! •