Le 12 décembre 2021 se tiendra le premier Congrès de Femu a Corsica, trois ans après la création du parti autonomiste qui est aujourd’hui le parti majoritaire en Corse. Dans le climat d’incertitude face aux intentions de l’État, la consolidation de ce pilier est une priorité.
Le Président de l’Exécutif de la Collectivité de Corse, la Présidente de l’Assemblée de Corse et une majorité absolue de trente-deux conseillers territoriaux, deux députés, un sénateur et un député européen, de nombreux élus locaux dont les maires de Bastia et de Biguglia, Femu a Corsica est devenu en trois années une force politique de premier plan. Malgré un lancement retardé par le refus du PNC d’en intégrer les rangs, Femu a Corsica a répondu présent à chacun des rendez-vous fixés par le calendrier électoral qui a été particulièrement chargé ces trois dernières années : européennes 2019, municipale et sénatoriale 2020, territoriale 2021 et législative 2022 à venir. À chaque fois Femu a Corsica est sorti gagnant et il devra l’être encore dans six mois en permettant au mouvement nationaliste de gagner les quatre circonscriptions de l’île. C’est en tous cas l’ambition que l’on peut nourrir.
Mais Femu a Corsica n’a pas été seulement la force qui a permis cette succession de victoires électorales sous la direction de Gilles Simeoni et Jean Félix Acquaviva. Il a aussi été indispensable au lancement de Scola Corsa en s’appuyant sur le mandat européen, donnant ainsi au combat pour la langue une perspective nouvelle et porteuse. Les bases sont jetées désormais pour une offre éducative alternative qui donne sa véritable place à la langue corse quand l’école officielle n’a jamais été en mesure de relever un tel défi.
Dans chaque secteur de la vie publique, il faut en Corse un moteur capable d’alimenter ainsi des alternatives véritables, qui jetteront les bases d’une Corse nouvelle. Dans le monde rural, dans les différents secteurs d’activité économique, autour de la Collectivité de Corse, dans la jeunesse, à l’international, autant d’initiatives sont à prendre qui généreront un nouvel élan militant, celui qui sera apte à construire l’alternative pour un peuple corse aspirant à une véritable autonomie.
Dans cette construction d’une offre politique nouvelle, la place de Femu a Corsica sera essentielle, pour arbitrer les choix et légitimer les acteurs qui porteront chacune des démarches qui alimenteront l’élan collectif pour une autre Corse. Il sera aussi le point d’appui pour les démarches d’ouverture aux forces vives qui expriment la volonté d’avenir du peuple corse, pour la sauvegarde de son environnement, pour sa culture, pour son économie ou pour son patrimoine.
En fait, c’est dans ce dynamisme d’une base militante investie dans des projets d’avenir que résidera la véritable force de notre démarche dans les années à venir. Avec l’État, tout sera rapport de forces. Si la langue progresse à l’école, y compris l’école publique, ce sera parce que la concurrence d’un système alternatif aura pu être portée à terme par sa généralisation verticale, de la maternelle au baccalauréat, et horizontale en élargissant l’offre depuis Biguglia et Bastia à toute la Corse. Chaque ouverture de classe, la mise en place de la formation des maîtres, l’ouverture de collèges puis de lycées en immersion, comme ils ont su le faire au Pays Basque ou en Bretagne, seront autant de moments où le rapport de forces devra s’appuyer sur bien plus que les associations de parents d’élèves engagées autour de leurs enfants à qui ils veulent que soit transmise la langue corse par un enseignement en immersion performant.
C’est en créant les bases d’une Corse alternative que l’on poussera l’Etat dans ses retranchements, et que l’on tirera réellement profit des victoires électorales que nous avons obtenues.
Pour cela, la consolidation et le renforcement de Femu a Corsica est le challenge essentiel. Le 12 décembre 2021, le Congrès en sera une étape importante. •