Processus de Beauvau

L’heure de vérité approche

Rassemblement à Aleria pour la rentrée politique de Femu a Corsica
La rentrée politique de Femu a Corsica s’est déroulée sous chapiteau à Aleria, regroupant 350 militants et sympathisants. Elle a confirmé la force de rassemblement du mouvement, et, en tribune, lors d’un débat qui a captivé l’auditoire, elle a plaidé pour que la Corse avance enfin vers son autonomie.

 

Les participants étaient extérieurs, comme le président de la région autonome en Italie du Val d’Aoste, Alberto Bertin, et Jordi Solé, député européen, dont le parti ERC est aujourd’hui à la tête de la Generalitat de Catalunya, 41 milliards de budget, 35 fois celui de la Corse.

Passée de région pauvre après-guerre à région prospère désormais, le Val d’Aoste, que son président voit comme une « île en montagne » a surmonté ses handicaps grâce à l’autonomie. En Catalogne le bilan est clair : sans l’autonomie arrachée à la fin du franquisme, la langue catalane n’aurait pas pu résister et devenir langue des médias et de l’enseignement comme elle l’est aujourd’hui. Et l’économie du territoire serait certainement moins florissante dans cette région qui est la plus développée d’Espagne.

À la tribune également, trois représentants de partis qui ont accepté l’invitation au débat lancée par Femu a Corsica : Agnès Simonpietri pour Eculugìa Sulidaria, Olivier Sauli pour Core in Fronte et Jean Charles Orsucci, maire de Bonifacio, autonomiste déclaré, également un des chefs de file des soutiens à Emmanuel Macron. Les autres, PNC, Corsica Lìbera et droite ont décliné l’invitation lancée.

Tous ceux qui étaient présents ont soutenu la nécessité pour la Corse de sortir du statu quo et apporté leur soutien à la démarche engagée, même si Jean Charles Orsucci est resté en retrait de la délibération adoptée le 5 juillet dernier par l’Assemblée de Corse. Mais son propos a été bien accueilli car il contribue à combattre la position figée du Gouvernement qui est resté sans réaction à ce jour depuis le vote du 5 juillet.

Gilles Simeoni l’a souligné dans son discours de clôture : « au moment où je parle, je ne sais pas vers quoi veut tendre l’État ». Mais il a aussi rappelé que le processus de Beauvau est une opportunité qu’il ne faut pas laisser se défaire sans combattre : « Les moments qui s’annoncent vont faire partie des plus importants de notre Histoire. Ne laissons pas passer le train de l’Histoire. Si la Corse ne monte pas dans le train de l’Histoire, personne ne saura où nous allons nous retrouver. La seule réponse à tous les problèmes de la Corse est la réponse politique. »

Dans les semaines à venir, les réponses viendront. Le rassemblement d’Aleria a mis dans la balance le fort soutien dont l’Exécutif dispose, et sa capacité à rassembler un front uni des Corses dans la phase de négociation qui s’ouvre. •