E riflessioni di Max Simeoni

Des élections qui révèlent une crise politique majeure

par Max Simeoni
Les élections présidentielles occupent le devant de la scène. Macron Président n’a pas annoncé sa candidature pour un deuxième mandat. Il bat la campagne dans les créneaux de l’actualité internationale.

 

La commande des sous-marins de l’Australie détournée par les USA est bien de la compétence du Président de la République. Il saisit l’occasion de se poser en défenseur énergique des intérêts de la France. Les alliés « fautifs » ont intérêt à minimiser, à rassurer. Ce n’est que plus tard qu’on saura peut-être les dessous et les conséquences de cette affaire.

Il appelle l’Europe à intervenir sur la filière des migrants via les Balkans, la Bulgarie, la Pologne et le Bélarus…

Le Président peut voir venir avant de donner un ton plus hexagonal, à cinq mois du scrutin il ne connaît pas les partants pour ce deuxième tour à part Marine Le Pen encombrée comme lui de l’irruption d’un Éric Zemmour, à Gauche Sébastien de Casalta est déterminé à être le meilleur rassembleur de la sphère d’influence d’un PS inconsistant, Mélenchon semble comme d’habitude ne pouvoir réussir à rassembler l’extrême gauche…

 

La présidentielle remplit l’espace de flous et de sons étouffés discordants et ralentit les évolutions de la classe politique insulaire.

Laurent Marcangeli n’a pas eu l’investiture de chef de la Droite insulaire LRM, il accompagne cette fois l’ex-Premier Ministre Édouard Philippe ? Il faudra compter avec lui pour une Droite capable de tenir la dragée haute à un Gilles qui dispose d’une majorité confortable. Les Territoriales viendront dans quelques années, en dernier du cycle actuel. C’est dire la longueur de temps pour que les opposants trouvent une cohérence électorale. Ce qui peut verser en un lent pourrissement. Cette impuissance restera faite de critiques exagérées et de salves du genre « il n’y a que ça à faire » sans évidemment disposer de moyens pour faire quoique ce soit. Car pour agir il faut gagner les élections contre les nationalistes et Gilles en particulier puis espérer de trouver d’ici là des points d’appui assez solides à Paris qui auront pu se mettre en état de gouverner.

Les primaires de la Droite qui se sont déroulées à cinq candidats ont mis en évidence l’embarras à sortir de l’impasse. Des propos se ménageant poliment les uns et les autres et des acrobaties de tournures pour mettre en avant ce qui pouvait les distinguer les uns des autres. Je ne pense pas que les votants militants aient eu un frémissement d’enthousiasme. On verra sous peu le résultat et… les recommandations que les perdants feront pour le deuxième tour.

 

En fait, les deux Présidents sont dans une même situation… en apparence. L’Élyséen a une majorité parlementaire mais son parti LRM n’a pas pris racine sur le terrain hexagonal. L’insulaire a une majorité CdC à lui tout seul, des militants Femu a Corsica mais inorganisés en Parti. Le temps du premier se raccourcit, celui du second reste long. Les déclarations de l’un ont la forme de promesses à tenir lointaines qui risquent de tomber dans des oubliettes s’il n’est pas réélu et difficiles à réaliser s’il n’est réélu que par défaut ou avec une forte abstention.

Gilles joue lui aussi à l’internationale mais contre l’Europe des États. Il tente d’y faire admettre la spécificité très particulière des Îles, des Peuples sans États, plus ou moins victimes des guerres et des frontières imposées. Le tout État ne peut plus faire taire ses victimes. L’Europe des peuples est justice et logique démocratiquement. Elle n’est pas pour demain mais elle commence sa gestation. Une synthèse État/ peuples est-elle possible ? Elle sera difficile et de temps long de toutes façons. Or il se trouve que pour le Peuple Corse en voie de disparition le temps historique est court. Gilles ou pas, la garantie de survie du Peuple Corse dépend avant tout d’un parti organisé dans son sein pour tenir puis se redresser et être capable d’œuvrer à son avenir.

Le tourisme « moteur du développement » développe les circuits productifs et financiers extérieurs et laissent les miettes sur l’Île dépendante à plus de 97 % de leurs importations subventionnées par la continuité territoriale baptisée DSP. Les résultats sont évidents. La région la plus pauvre de France et la plus administrée si on tient compte du nombre des emplois publics.

 

Le peuple est peu à peu effacé des tablettes de l’Histoire et sa Terre mère insulaire prend l’allure d’une dépouille que d’autres se partagent. La prime d’un défraiement de 30 % pour les constructions à valeur locative est voulue pour accélérer la spoliation et peu importe la spéculation et les jeux mafieux qui vont de pair.

L’urgence est là. C’est comme pour la transition énergétique sans carbone, il faut mettre des mesures et des moyens concrets pour éviter le pire dans une cinquantaine d’années.

Le pire pour le sauvetage du Peuple Corse sera irréversible dans un temps plus court.

L’électoralisme dans le système institutionnel actuel est le poison dont il faut s’affranchir en le dépassant dans la réalité de la vie du peuple. L’émanation d’un parti nationaliste contrepoison répandu sur tout son territoire et administré à tous ceux qui y vivent.  •