par Max Simeoni
Seuls les « les élites politiques », sortants en désir d’être réélus, leurs accompagnants par fidélité personnelle ou idéologique et tous ceux qui espèrent une aide, une subvention. etc., cherchent à prévoir les victoires électorales. Ils sont nombreux. Mais pour la plus grande partie de ceux en état de voter, c’est là en ce moment une préoccupation secondaire.
L’ambiance est plutôt atone, feutrée pour ne pas dire morne. Le Covid19 reste présent à bas bruit et on ne sait toujours pas s’il s’éteint ou s’il est capable de rebondir.
L’élection à la Présidence de la République dans quelques mois est au point mort.
Macron fait un début de campagne, il tourne en petites foulées pour s’échauffer. Que peut-il faire d’autre ne connaissant pas les concurrents ? Il cherche à poser son image de Chef d’État à l’international. Il n’est pas certain d’avoir, pour soutenir son action s’il est réélu, une majorité parlementaire comme le voudrait l’esprit de la Ve République. Son Parti LRM ne s’est pas renforcé et doit tenir compte d’une base où les enjeux électoraux régionaux sont prégnants et contradictoires. Exemple : l’Alsace rétive à son insertion dans la grande Région Nord-Ouest qui l’amène à regarder plus vers Paris que vers la Sarre et la Bavière à l’Est où les échanges économiques sont facilités par la langue et la construction européenne.
Même genre de problématique au Pays basque français, en Bretagne, etc. En Corse aussi, avec en plus l’insularité, la géopolitique sécuritaire, un pouvoir institutionnel local investi par les nationalistes… Pour dire que la conception du centralisme jacobin parisien ne peut plus être monolithique.
De Gaulle l’avait pressenti en lançant la décentralisation, puis son référendum pour modifier le Sénat. Perdu, il a démissionné. Les quatre statuts différents octroyés à l’île par les socialistes (Defferre, Joxe, Jospin et Caseneuve) n’ont été qu’une tentative de calmer la revendication sans réel changement sur le fond.
Les nationalistes ont un premier nœud de leur coalition concerné par le calendrier électoral à traiter, celui de l’investiture de leurs trois députés. Vont-ils les reconduire en bloc ? Le bon sens le voudrait car sinon le risque de perdre est le plus probable, en raisonnant avec les éléments d’aujourd’hui. Mais ces législatives peuvent aussi être liées à l’élection de la Présidence qui les précède dont on ne sait de quoi elle sera faite.
Les élections régionales de Corse viendront en dernier. La coalition qui a pris les rênes est disloquée. Elle n’existe plus. Gilles tout seul a une majorité absolue. Peut-il en reconstituer une autre et être le chef d’orchestre incontesté ? Ou simplement recomposer à sa main les listes de candidats d’un nouveau parti ou d’un nouveau processus ? Aura-t-il désarmé les plus dangereux ?
Il part certes majoritaire mais contre tous, hostiles carrément ou méfiants d’emblée. Contre les leaders à audience souvent restreinte mais en nombre, contre les agents de l’État, préfets, etc.
Les grands partis hexagonaux de Droite comme de Gauche sont en difficulté. La Gauche aura du mal éparpillée à peser dans ce circuit électoral au point de se demander si elle pourra figurer.
La Droite sortira peut être de l’impasse mais affaiblie pourra-t-elle avoir un poids à considérer ?
Un tel contexte facilite la venue sur la scène médiatique de nouveaux joueurs qui critiquent les élus nationalistes sans retenue et qui se veulent comme étant des rassembleurs des épaves de Gauche ou des entravés de Droite. Sont-ils dupes de leurs phantasmes ou opportunistes cherchant à mettre un pied sur un support à carrière ?
Tout le champ est ouvert sur les ruines de l’ancien système. Dans le passé la stabilité du système des clans tendait à la dynastie par héritage (les Landri, Pietri, Gavini, Giacobbi, Rocca Serra…). De notre temps la suppression des conseils départementaux (ex-conseils généraux), a ouvert des champs de course débridés pour le moindre pouvoir assorti d’un titre, d’indemnités et d’avantages liés à la fonction. Bref toutes les conditions propices à l’impuissance politique. Aucune dans le sens du sauvetage du Peuple Corse en chute allant s’accélérant.
La catastrophe d’un tout tourisme non maîtrisé et la globalisation financière galopante au point que 136 États seraient d’accord pour un impôt de 15 % aux supranationales, le choix conscient mais dissimulé de ce tout tourisme par l’État républicain, la preuve en été faite par la publication du rapport de l’Hudson Institut voulu secret mais dévoilé lors de son schéma d’aménagement pour la période de 1971-1984, depuis non officiel mais à l’œuvre. Le tourisme représente 21 % dans notre PIB c’est de l’ordre d’une prolifération tumorale sur un corps social affaibli. Les résidences secondaires dépassent en nombre et de loin le taux des autres régions les plus touristiques qui représentent 6 ou 7 % au maximum de PIB. L’offre de 30 % de dégrèvement de frais à la construction pour les résidences à valeur locative en est la principale cause. Ce choix de l’État républicain est continu depuis les années 70. La Corse est en captivité. Elle paie ce qu’elle importe pour vivre à plus de 97 %. 160.000 habitants en 1960, vidée elle double sa population par des apports extérieurs en une trentaine d’année. Comment appeler cela si ce n’est une colonisation complète avec disparition programmée de ses autochtones et appropriation de ses espaces territoriaux ? En prime la spéculation immobilière, l’enrichissement rapide et en conséquence les tentations mafieuses. Si on parle de collectifs anti mafieux à combattre, l’éradication passe par la sortie de cette colonisation et donc par la possibilité de légiférer, de restaurer un peuple sur sa terre avec sa langue, et qu’il puisse avoir un destin démocratique capable d’accueillir sans subir. Aujourd’hui il ne peut que céder la place et disparaître.
Que faire si ce n’est mettre en pool un parti au sein du peuple conscient de sa mission historique ? U tempu persu ci va contru.
Pour le moment, il nous reste à pleurer ce joyau Petru Guelfuci. On peut se demander quelle pourrait être la relève quand ceux du riacquistu auront disparu.
Le peu qui est possible à notre époque est de soutenir les écoles immersives que le Conseil d’État à déclarer mon constitutionnelle.
Oui il faut changer la Constitution pour l’école, pour la coofficialité, pour l’autonomie interne, pour la reconnaissance du Peuple Corse, pour en un mot ne pas disparaître. Il faut donc un parti pour cette mission historique, pour amener la République des jacobins à composition. Le choix est clair. Ou le parti qui mobilise le peuple ou les petits jeux électoralistes de l’impuissance fatale. •