E riflessioni di Max Simeoni

L’autonomie : la priorité des priorités ?

Max Simeoni
par Max Simeoni
L’article de cette semaine a été inspiré par le compte rendu de l’AG de Femu, tenue à Corti ce dimanche 15 janvier et qui a été publiée le lendemain dans Corse Matin.

 

 

François Martinetti, secrétaire national du parti, a qualifié l’année de « charnière ». Je tiens à dire que la « charnière » est selon moi en place depuis un demi-siècle. S’il veut dire que les décisions à prendre ne doivent plus tarder, les conséquences seraient graves, je peux adhérer à l’urgence d’en sortir.

Mais si la mort d’Yvan Colonna a servi de catalyseur, bien d’autres raisons y ont contribué.

Celles des nationalistes et, en premier lieu, des clandestins indépendantistes. Ils se sont laissés manipuler par le centralisme des républicains jacobins. Comment expliquer autrement qu’ils en sont arrivés à s’entretuer ? Comment ont-ils imaginé que l’État républicain était disposé à négocier avec eux ? Ils étaient reçus Place Bauveau et Pasqua, ministre de Chirac, leur a laissé leurs illusions. Mais ne leur disait-il pas que tant que le Canal habituel continuait à plastiquer il ne pouvait rien faire. Le rapport de l’Hudson Institute voulu secret par contrat par la Datar, publié par l’ARC en 1973-74, était sans équivoque. L’État républicain voulait la fin des derniers éléments du peuple corse pour disposer de l’île et établir un tout-tourisme soit-disant profitable à tous : « le moteur du développement économique. »

 

Il faut « inclure les Corses dans la démarche » et l’injonction d’aller voir les gens pour discuter et convaincre est faite à plusieurs reprises. François Martinetti dit que « les barbouseries de l’État ne sont pas une vue de l’esprit ». Les menaces envers Gilles Simeoni trouveront toute une population prête à faire rempart.

Les militants doivent s’atteler au concept d’autonomie (définition, compétences, fonctionnement). Pour Alex Vinciguerra, « elle permettra de changer de modèle ». Le temps pour l’objectif « avant fin 2023… de tout boucler afin d’envisager une possible révision constitutionnelle en… 2024 », l’État l’a confié aux divers nationalistes venus à Paris. Alain Ferrandi et Pierre Alessandri doivent être traités de libérables comme le veut la loi. L’État porte la responsabilité des conditions de la reprise du dialogue, aurait fait savoir le chef de l’Exécutif à Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.

 

Sans la possibilité de faire la loi ou de l’infléchir, sans l’autonomie, la dynamique du déclin ne saurait être enrayée. Mettre en avant l’emploi, l’aide économique, etc., c’est traiter les symptômes d’une maladie incurable : le jacobinisme.

 

Bref, l’autonomie est la priorité pour sauver le peuple corse et sa terre et accueillir suivant ses possibilités et éviter la noyade de ce qu’il en reste. Pas pour céder la place et disparaître dans les oubliettes de l’Histoire.

Sans la possibilité de faire la loi ou de l’infléchir, sans l’autonomie, la dynamique du déclin ne saurait être enrayée. Mettre en avant l’emploi, l’aide économique, etc., c’est traiter les symptômes d’une maladie incurable, le jacobinisme, et passer à côté du seul traitement existant qui doit être arraché, une institution ayant prise sur les lois, décrets, accords des États et de l’Europe.

Il y aura toujours assez de monde pour repeupler l’île. Mais ce ne sera plus un peuple avec sa langue, sa culture, son histoire capable de résister à tout envahisseur. Un peuple non, une population attirée par le cadre de beautés naturelles, au mieux soucieuse d’écologie et de biodiversité. L’écologie, l’égocentrisme individuel, l’injonction ne font pas un peuple à eux seuls. C’est donc sur le marché de l’argent, le marché financier, que des morceaux de terre seront acquis. Et le jour où il y aurait trop d’acquéreurs, les plus riches loueront et iront ailleurs se prélasser.

 

Corse-Matin du 16 décembre titre en bandeau de toute sa deuxième page : Femu, l’autonomie pour priorité.

Femu aurait compris et serait averti des difficultés pour atteindre cette autonomie.

Mais le terrain des institutions républicaines est fuyant. Si le pouvoir change de mains, la philosophie des jacobins est présente dans ses rouages, ministères parisiens, régions sous la surveillance des préfets, responsables des diverses administrations, renseignements policiers.

L’encadrement se fait de partout où il y a vie politique ou culturelle. Rien n’échappe. L’État seul détenteur de la violence, bafoue les lois et se sert des barbouzes quand il l’estime nécessaire. Pour amener un tel pouvoir si peu démocratique à composer, il faut un contre-pouvoir nationaliste qui pousse sans arrêt, la violence politique n’étant concevable qu’en défense pour répondre aux manœuvres ou aux provocations qui remettraient en cause les acquis démocratiques et qui auraient l’approbation du plus grand nombre (exemple d’Aleria en 1975).

 

Femu aurait compris la priorité des priorités : l’autonomie ! Bravo ! Mais y a-t-il une force numérique organisée pour mener un tel combat ? L’injonction de Femu d’aller vers les Corses ne suffira pas. Attendons donc la fin de 2023, moins d’un an, pour voir si le projet est fin prêt. Prions. •