E riflessioni di Max Simeoni

L’épreuve peut faire grandir

La pandémie du coronavirus a détruit les certitudes dans le libéralisme idéologique économique au moment où il semblait triompher sur la planète. Elle a mis en exergue la vulnérabilité de l’Occident, encore dominé par les USA, et pris de court tous les gouvernements de ce monde qui ont du recourir au confinement plus ou moins généralisé pour éviter un désastre plus grand. On ne sait quand il va cesser, ni comment en sortir, progressivement en tâtonnant et vigilants afin d’éviter les récifs…

 

On espère que la pandémie va s’éteindre sans trop de dégâts humains, qu’on va trouver les traitements et les vaccins efficaces pour guérir et se prémunir. On commence à avoir une certaine expérience avec ces virus mutants.
À commencer par la grippe saisonnière qui mute chaque année qu’on surveille par laboratoires « sentinelles » répartis sur tout le globe, qui prélèvent  le premier mutant de l’année afin de permettre la course à la préparation du vaccin. Elle nous paraît désormais banale car elle ne tue que les plus faibles de nos vieux. L’État leur offre le vaccin gratuitement. Une prévention utile et qui permet de faire des économies de soins et d’hospitalisations.

Le réservoir à virus est considérable, ils sont nombreux dans le monde animal (VIH-Sida, Mers-CoV, SARS, Coronavirus…) qui peuvent muter chez l’homme dont sa démographie croît d’une façon exponentielle. Or à chacun sa voie de contagiosité spécifique (alimentaire, sanguine, sexuelle, respiratoire… ) et le traitement de même, comme les antibiotiques pour les bactéries… qui deviennent résistantes.
À chaque épidémie d’un nouveau virus, il faudra l’étudier pour savoir comment l’endiguer. Réservoir animal (mammifères, chauve-souris, oiseaux…) inépuisable et un mammifère bipède qui se déplace sans cesse, l’homme en croissance rapide, conditions idéales pour les virus à potentiel mutant.
Certes, on va sortir de cette crise sanitaire, on fera le bilan. Mais la crise économique a déjà souligné la vulnérabilité de l’économie de la Corse non productive, dépendante presque entièrement de l’extérieur. Le moteur touristique de cette économie fonctionne pour enrichir les producteurs d’ailleurs, hors sol. Il ne laisse à la grande majorité des locaux que des miettes et les créneaux commerciaux pour écouler en « franchises » les importations massives. Les 60.000 précaires et le nombre encore plus grand des pré-précaires indiquent d’évidence que cette économie se fait au détriment du fond de la population autochtone.

Le projet colonial de l’État français se poursuit. Il nie le Peuple Corse pour le faire disparaître et user de lui et de sa terre selon ses seuls intérêts.
95 ans de loi Douanière ont été imposés de 1818 à 1913 pour insérer de force  l’île au continent français et la couper de tout échange avec la Toscane notamment et réduire ses quelques productions concurrentes comme la vigne (Patrimoniu) ou les oliveraies. L’île en voie de stérilisation,  l’État républicain pouvait plus facilement ouvrir les robinets du réservoir d’hommes. D’emblée ponction de 12.000 hommes pour la Grande Guerre de 1914 avec autant d’estropiés, des milliers de reproducteurs en moins. Puis les robinets des conquêtes coloniales aux quatre coins du monde pour les encadrer. En 1962 point final de l’Empire colonial aux Accords d’Evian entre De Gaulle et le FLNA. Recentrage sur l’Europe en construction, fin des guerres intra européennes, civilisation des loisirs, tourisme et congés payés, l’État projette d’utiliser le potentiel de beautés naturelles sauvages de l’île en concevant un développement du tout tourisme en vue d’une rentrée de devises et contenir en partie le tourisme espagnol et italien. Il choisit dans le rapport de l’Hudson Institut le mode évoqué mais non conseillé d’un développement massif et rapide (plus de 200.000 lits à construire en 10 ans et 70.000 employés techniciens à faire venir). Noyade pour la communauté historique et appropriation de sa terre, bien entendu crime présenté comme un Schéma d’aménagement et de bien être pour tous. Dévoilé, on n’en a plus parlé mais il est poursuivi avec duplicité, comme par exemple les dégrèvements fiscaux de 30% des charges des constructions à valeur locative qui ont fait de l’Île la plus construite en résidences secondaires de toutes les régions de France en 5 ou 6 ans.

On aurait pu penser que la majorité « absolue » des natios coalisés à l’Assemblée de Corse était l’irruption qui ouvrait en grand la voie du sauvetage de leur Peuple. Hélas on ne peut que constater que ce pouvoir d’un énième « statut particulier », les natios le gère au mieux des compétences conférées par la loi mais qui ne sont pas suffisantes pour réanimer leur Peuple et pire, qu’ils perdent un temps précieux en querelles byzantines.
La priorité pour assurer le destin d’un Peuple en danger est bien dans les moyens de pouvoir faire les lois nécessaires pour mobiliser ce qui reste d’énergie de volonté de vivre. Et non de se disputer des perles institutionnelles de pacotilles.
La priorité est un statut d’autonomie pour le sauvetage. Une priorité et un préalable absolu. Comment y parvenir sans un parti conçu pour l’obtenir malgré une tutelle jacobine par nature hostile la même depuis Ponte Novu qu’elle soit royale ou républicaine ? Ce parti doit être organisé à la base, au sein du Peuple, dans sa confiance et sa conscience. Ses militants sont une force organisée à son service au jour le jour dans toute l’île et dans la diaspora. Ils auront à élaborer les structures de coordinations entre régions. Ils en sont les premiers piliers démocratiques.
Si la démocratie pour un tel combat a une éthique exigeante, le parti qui la veut doit établir les règles techniques précises pour ses débats et son fonctionnement en intelligence collective.
Il n’y a pas de mystère. J’y viendrai en toute modestie.