Les élections en Corse ? Un vrai feuilleton à suspens de trois ou quatre ans, recours compris. Si les citadelles jusqu’alors imprenables commencent à tomber et que les natios sont de plus en plus présents sur l’échiquier politique, qu’en est-il du vrai moyen à mettre en place pour sauver le peuple corse ? Le fera-t-on un jour ce véritable parti démocratique ?
À la suite d’un « chiche » lancé par Caseneuve alors ministre de l’Intérieur, les conseils départementaux (ex conseils généraux) sont remplacés par la Collectivité territoriale unique, la CdC. Ils viennent d’être élus et ils ont Présidents et bureaux. Leurs élections ont été surtout la prolongation des Municipales, c’est à dire des enjeux de pouvoir pour la suite : les Territoriales dans huit mois peut être renvoyées à plus tard, les Sénatoriales dont les délégués éliront les sénateurs, les Législatives et in fine le Président de la République au sommet de la pyramide. Un vrai feuilleton à suspens de trois ou quatre ans, recours compris.
Laurent Marcangeli a consolidé son assise à Aiacciu, Jean-Chistophe Angelini a investi le bastion de Portivechju, Louis Pozzo di Borgo de Furiani envoyé par Pasquale Paoli, excusez mon erreur, par Gilles Simeoni, veille au sud de Bastia, Antoine Orsini, selon Corse-Matin que je viens de lire, sera l’animateur de la 4C…
Bizarre, non ? De voir qu’il s’agit de citadelles dont trois ont été érigées par Gênes. Corti et Furiani contre elle. Bref, le littoral d’une île est une frontière naturelle qu’on ne peut pas supprimer. Elle est un enjeu fixe, géopolitique toujours et économico-politique variable selon les puissances du moment. Nous avons subit la Banque St Georges et de nos jours la Datar (Hudson Institut)…
On ne se défendra jamais contre de telles agressions par procuration. Par les armes quand l’agression est physique et visible, par le civisme lucide patriotique quand l’agression est lente, persistante et insidieuse. L’agresseur se justifie toujours par des « valeurs ». La République « des droits de l’Homme » a conquis par les armes des colonies, un Empire, au prétexte d’amener le progrès à des populations arriérées et ou sauvages. Elle en a été chassée et elle reste sans repentance. En interne, elle a fait des progrès par rapport aux régimes féodaux, elle n’est pas la seule. Mais elle est loin d’y d’appliquer les valeurs dont elle se glorifie. Elle a encore des progrès à faire. Les petits individus ou peuples sont dans l’obligation de subir ou de se défendre. Le destin du peuple corse est entre ses mains. Il lui faut les moyens qu’il n’a pas, la reconnaissance d’exister par la loi et l’autonomie interne.
Si on en reste à gaspiller notre énergie seulement à des élections pour des statuts inadaptés pour sauver le peuple corse sur sa terre, on est dans une erreur grave et irrémédiablement funeste. Notre priorité est une urgence historique que nous devons partager avec ce qui reste de fond corse et d’amis de la Corse. Pour y parvenir, on a besoin d’un outil, un parti démocratique dans le peuple qui aura la force d’obtenir de la République les moyens de sa survie.
Ce parti gagnera la confiance des Corses en soutenant ceux qui luttent dans les syndicats, les associations culturelles, écologiques, socio-professionnelles et sans retard pour tous nos précaires et presque précaires qui, sans leur promettre des miracles du jour au lendemain, seront convaincus de notre volonté de solidarité en actions plus qu’en bla-bla.
Ce parti, école d’un civisme déterminé et intelligent, ne peut être mis en place durant le cycle électoral par ceux qui sont dans la machinerie électoraliste. Mais on peut, avec ceux qui sont moins impliqués, commencer par y réfléchir et faciliter les discussions quand cela se pourra – je suis partant si d’autres sont disponibles.
Il faut gagner des élections telles qu’elles sont, mais on peut les envisager comme les premiers préparatifs d’une fusée de portée historique à construire.