E riflessioni di Max Simeoni

Pour la survie du peuple corse : sa reconnaissance et l’autonomie interne !

Max Simeoni
par Max Simeoni
Le Corse Matin de ce jour (15/05/23) met sur toute sa Une : « Tourisme, l’insoluble équation ». Ce titre coiffe une photo d’une plage grouillant de baigneurs et de parasols multicolores. En bas de cette photo, il est fait savoir que l’hôtellerie et la restauration sont « sceptiques » en ce qui concerne l’idée de l’ATC de diminuer « la fréquentation lors de la très haute saison », juillet-août…

 

 

La vocation touristique de l’île, Kallisté (la plus belle) est incontestable. Remarquons que « mer-montagne » a une couverture dense de forêts et de maquis du fait qu’elle a été non développée par la République des jacobins qui s’en est servie comme réservoir d’hommes pour l’expansion de son Empire colonial et de ses grandes guerres (1970/14-18/1940) puis l’Empire terminé (1962 par les accords d’Evian qui reconnaissent l’indépendance de l’Algérie), vidée (160.000 habitants corsophones), les jacobins républicains doivent s’inscrire dans la construction de l’Europe politique dont les fondateurs ont pensé qu’il fallait débuter par des secteurs économiques devant être plus ou moins harmonisés tels que charbon-Acier, énergie, etc.

 

Paris veut rentabiliser son île qu’il a vidée de sa population autochtone en développant son territoire par un tout-tourisme rapide et massif (250.000 lits à créer en 15 ans et encadrés par 70.000 techniciens à faire venir). Il fait voter par le conseil des ministres en 1973/74 le schéma d’aménagement de la Corse qui assurerait la prospérité à tous les résidents. Il n’est qu’une des hypothèses du schéma d’aménagement voté pour la période 1971/1984 du rapport de l’Hudson Institute. Rapport destiné à la Datar, voulu secret par le contrat, récupéré par l’ARC et divulgué. Protestation unanime des Corses. Il paraît abandonné par l’État qui n’en fait plus mention. En réalité il se réalise sans le dire et d’une manière plus soft.

Les chiffres parlent :  l’île est sans le savoir une dépendance coloniale. Elle importe plus de 97 % de tout ce qu’elle consomme. La vie est plus chère, elle est une des plus pauvres de l’Hexagone, sa population voit 5.000 arrivants chaque année et beaucoup s’y installent. Cette croissance est due pour l’essentiel par ces apports extérieurs. Les bénéfices vont aux plates formes du continent, de Marseille notamment, qui fournissent l’île.

La TVA payée par le consommateur insulaire étant versé aux sièges sociaux des fournisseurs n’est pas considérée comme un avoir fiscal insulaire.

Le tableau est complet : un réservoir d’hommes vidé pour l’encadrement de l’Empire colonial, une fois perdue, la terre insulaire est repeuplée par des nouveaux arrivants fortunés et une main d’œuvre pauvre pour leur service, le noyau des autochtones, celui du peuple historique en voie de disparition…

 

On commence à mesurer notre impuissance. Tourisme OK ! Tous les Corses le veulent. Mais maîtrisé ? Pour éviter la saturation de certains sites et les problèmes de biodiversité, ou de sécurité comme de secours en montagne. Pour cela, il faut des hommes formés, guides, des pédagogues, capables d’enseigner et, ou de surveiller.

Bref un tourisme maîtrisé ! Pour l’heure cette nécessité ne s’impose que sur certains parcours : GR20, Mare è Monte,… sur certaines plages du Sud… mais elle est primordiale pour toute l’Île qui n’est pas une bombe de polenta que l’on peut débiter en tranches avant de l’avaler.

 

On ne dispose pas de ressources financières nouvelles, nos responsables seront devant des choix à faire ou d’augmenter les impôts ! S’il est évident qu’un développement durable résume cette politique qui aspire à sauver le peuple et sa terre, ce projet doit passer des discours électoraux à l’action. Les moyens législatifs et les financements passent par l’autonomie Interne.

La priorité du sauvetage de notre peuple, c’est à dire sa survie pour commencer, et son destin pour tenir un avenir, exigent la reconnaissance du peuple corse et de ses droits par la loi. L’autonomie interne lui donnant les moyens exigés, à négocier avec les organismes institutionnels de l’Hexagone et d’Europe.

Les différents statuts accordés par Paris (Déferre, Joxe, Jospin, Caseneuve), ont laissés le peuple corse dans les écuries coloniales.

Comment en sortir ? Comment rendre réelles ces priorités : un peuple corse légal, reconnu et un statut d’autonomie interne. •