E riflessioni di Max Simeoni

Que faire pour limiter les dégâts ?

Max Simeoni
par Max Simeoni

 

Que dire ce jour de satisfaisant pour notre communauté historique de peuple sur son territoire naturel, l’île ?

 

 

Menacé de disparition, lente mais certaine, depuis sa défaite à Ponte Novu, rattaché uniquement à la France qui ne la développe pas et s’en sert de réservoir d’hommes pour son empire colonial républicain (loi Douanière de 1818 à 1913) et en 1962 avec les accords d’Evian (qui font l’Algérie indépendante), l’Europe commence par des accords économiques, charbon-acier, énergie…  L’État républicain pour la rentabiliser à son profit la destine au tout tourisme.

Le rapport de l’Hudson Institute commandité par la Datar tenu au secret par contrat, voté en Conseil des ministres en 1974, n’est autre que parmi les quatre options de développement, celui que l’État républicain a choisi : un développement massif, 250.000 lits à créer en 15 ans et 70.000 techniciens du tourisme à faire venir pour ce faire. La population de l’île est en 1962 de 162.000 habitants. Ce qui est recherché est la disparition par dilution, par noyade de ce qui persiste du peuple corse afin d’éviter des réactions d’autochtones récalcitrants.

Rapport divulgué par l’ARC et rejeté par tous les Corses, l’État pris la main dans le sac se débat pour ne pas être considéré comme responsable.

 

Cette option reste à l’œuvre sans mot dire. Ses ravages s’étalent dans un temps plus lent, le plan voté en Conseil des ministres concernait la période de 15 ans (de 1991 à 2004). Près de 30 ans après, le tout tourisme et sa justification « du moteur du développement économique » sont l’option choisie non maîtrisée par les autochtones et qui s’impose à leur détriment. Un véritable génocide culturel par remplacement de population. Non maîtrisé et sans moyens pour traiter les retombées négatives. Des exemples :

Les déchets à valoriser, des résidences secondaires qui prolifèrent, des fraudes à Pôle emploi, des spéculations immobilières qui amènent des fraudes, un enrichissement rapide et la mafia…, des vaches qui deviennent sauvages et encornent quelques rares habitants ruraux !

La compagnie régionale pour un peu plus tard, la DSP que les compagnies se disputent et on nous bercent avec le projet de grands navires à voiles. Plus tard de même !

Un préfet qui veut limiter les jours de chasse…

Une neige abondante et on peut skier au col de Verghjiu, le ciel nous aide-t-il contre la sécheresse de ce printemps ? Non prévu par la météo.

Le stand de la Corse brille aux salons parisiens de l’agriculture, du vin, etc.

Nous sommes asphyxiés par des projets électoraux, les promesses de l’État républicain, bref tout tremble mais rien ne bouge !

L’université de Corti multiplie les formations qui devraient donner les futures cadres d’un développement autocentré et ouvert, en situation de s’inscrire dans le jeu de l’offre et de la demande… quel est le bilan ? Pour le savoir, mesurons combien d’entre eux restent dans l’île sur des postes d’un niveau convenable et avec des indemnités équivalentes à celles qui ont cours sur le continent ? Moins qu’ailleurs et ce n’est pas la faute des autochtones, ni de l’université qui les a formés.

 

En haut lieu, ils ont voulu faire un développement sous le faux prétexte « le tout tourisme sera le moteur du développement économique de l’île ». Il l’ont fait mais il engraisse les dominants hors de l’île, producteurs et financiers. Les chiffres officiels ne laissent aucune place au doute.

97 % au moins de tout ce qui est consommé en Corse est importé à leur bénéfice. 20 % est le montant de l’apport d’un tel tourisme au PIB de la Corse.

Ces scores résultent de la faiblesse du secteur économique non touristique.

L’île reste une des dernières colonies françaises à décoloniser. C’est un fait qui s’impose mais pour cette décolonisation, une sortie en sifflet progressive doit être accompagnée par l’État républicain non pas tant au titre d’une « réparation historique », que parce que trop de Corses en ont tiré avantage à titre personnel. Ils ont cru que leur île, si belle fût-elle, était improductive. Ils se sont exilés et se réjouissaient d’être accueillis à part entière par un État impérial puissant qui avait des valeurs universelles. On le leur avait fait croire.

L’État français a été le plus peuplé d’Europe. Il fallait des coalitions pour l’affronter militairement. Il était porteur de sa Révolution contre les classes dirigeantes des nobles, seul contre tous !

Les Corses étaient fiers de porter les valeurs universelles à ces peuples sur tout le globe. De nos jours, les voilà chez eux, dans leur île, soumis à la domination.

 

Non, il y a quelques sujets d’espoir. Jean Louis Rossi est nommé comme expert à la Commission européenne, reconnu comme spécialiste des feux de forêts.

L’enquête du Parlement pour tirer au clair l’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d’Arles présidé par Jean Félix Acquaviva et dont le rapporteur est Laurent Marcangeli, l’ancien maire d’Aiacciu, laisse toujours possible l’assassinat et une possibilité de complot. Négligence ou préméditation ? Gravissime de toute façon dans une prison de haute surveillance et ses détenus.

L’île expérimente « pas de publicité » dans les boîtes aux lettres.

À signaler, la campagne menée par Michel Feltin Palas dans l’hebdomadaire L’Express : semaine après semaine, il défend les langues régionales. À soutenir sans autre considération !

Et puis, il y a le problème de l’âge de la retraite, sensible dans une île de 300.000 habitants qui a plus de 60.000 précaires et autant sur le fil du rasoir, nombres d’anciens qui ont servi « la France ».

Ce sont quelques exemples, sans parler de la guerre en Ukraine qui fait exploser le prix des carburants et la distribution alimentaire. On étalonnera plus tard l’impact sur l’économie de la Corse.

 

Alors, que faire pour limiter les dégâts ? J’essaierai d’en parler par la suite. •